mardi 12 février 2008

Yu zhuo




Yu Zhuo, Cosmologie

Dans son article consacré au Tai Ji Quan Françoise nous montrait comment l’on retrouve dans les arts martiaux l’application des principes de la pensée chinoise. Elle nous indiquait également la similitude entre la calligraphie et le Tai Ji Quan qui « est lui-même une calligraphie tracée dans l’espace par notre corps dans un jeu de courbes et de lignes, dans une alternance yin / yang ».
De la même manière, François Cheng nous montre qu’avant de rechercher le Beau, les peintres chinois visent au perfectionnement de la personnalité, ce qui fait dire à Simon Leys que l’esthétique est une éthique. La peinture rejoint la morale. Lorsque nous entendons nos amis chinois parler de cuisine, la première qualité d’un plat à laquelle ils font référence n’est pas sa saveur mais le fait qu’il soit bon pour la santé. La cuisine rejoint la médecine.
Shitao et le moine Citrouille-amère nous ont montré comment l'unique trait du pinceau reliait la calligraphie et la peinture. billeter nous a démontré la proximité de la danse et de la calligraphie. Su Dongpo était peintre, poète, "philosophe" ...mais aussi cuisinier. Le lettré fonctionnaire, peintre, poéte, calligraphe, homme d'Etat était une figure emblématique de la Chine ancienne.

Dans le numéro spécial du Point déjà cité Simon Leys nous explique : « Dans la culture chinoise traditionnelle, tout se tient, chaque discipline spécialisée peut apporter des lumières sur chaque autre, si éloignée que puisse paraître leur objectif traditionnel : philosophie, médecine art de la guerre, urbanisme, philologie, musique, gymnastique, art des jardins, poésie, que sais je ? Ce qui forme la trame commune de ces entreprises disparates, c’est qu’elles participent toutes à une même vision du monde du monde. Une seule et même cosmologie sous tend toutes les démarches de l’esprit chinois. »

Cette vision du monde repose sur les trois entités : Ciel, Terre et Homme. Le Ciel couvre, la Terre porte, l’homme favorise leur interaction réciproque. « Dans toutes ses manifestations, la culture chinoise cherche avant tout à atteindre l’harmonie… »

Ne peut-on pas dire que cette notion d’harmonie tient, dans la culture chinoise, la place centrale qu’occupent chez nous la notion laïque de liberté ou la notion religieuse d’Amour ?
Mais Jean-François Billeter et Olivier nous invitent à pousser plus loin la réflexion. Cette notion d’harmonie peut être ambivalente dans la mesure où le Pouvoir peut s’en servir pour asseoir son emprise en se déclarant garant de l’harmonie.
Merci à toutes les personnes citées pour ces invitations à la réflexion et à toujours savoir conserver le sens critique.

A suivre,
Jean-Louis

4 commentaires:

Anonyme a dit…

A ce propos, je vous invite toutes et tous à venir déguster, le 23 février, l'excellent boeuf Su Dongpo (savoureux, mais avant tout bon pour la santé et le teint) que vont nous concocter nos cuisinier(e)s peintres poètes, calligraphes, expert (es) en voyages et randonnées.
Jean-Louis

Anonyme a dit…

C'est du porc SU DONG PO
Depuis que je mange la couenne je ne mets plus de crème de jour, c'est super !!!
Toujours autour de la cuisine je tiens à préciser que la couleur tient aussi une grande place dans la confection des plats chinois comme l'a si souvent souligné notre amie XIAO ZHANG
Pourquoi parles tu de notion religieuse d'Amour ?

Anonyme a dit…

Pour les Chrétiens Dieu est Amour.
Voir à ce sujet les très belles pages de l'Evangile selon saint Jean, chapitre 13 à 17 qui contiennent la phrase célèbre : "aimez vous les uns les autres comme Dieu vous aime".
Jean-Louis

Anonyme a dit…

je ne lis pas beaucoup comme tu le sais...j'ai certes lu la correspondance MARX-BAKOUNINE mais jamais l'Evangile...dommage!

mais c'est vraiment pas ma tasse de thé, désolée!