mardi 9 mai 2017

sortie du 07 mai 2017

 
Un groupe très attentif aux explications de notre guide passionné par son sujet : La Poudrerie de St Chamas
 
le repas de midi toujours aussi convivial

vendredi 10 mars 2017

Les mots de Jean-Pierre


Jean-Pierre vient de nous quitter mais il nous a laissé des mots que je voudrais rappeler ce soir. Certains continuent à nous communiquer son indéfectible optimisme et on pourrait les prendre comme devise. Ainsi à la veille des sorties Chinafi il disait toujours quelque soient les prévisions de la météo : « Demain il fera beau ».

D’autres nous font encore rire : « Quand je parle chinois je n’ai pas de problème ce sont les Chinois qui ont des problèmes. »

D’autres nous font réfléchir. « Si un arbre tombe dans une forêt où il n’y a personne pour assister à la chute, le bruit de la chute existe-t-il ? ». Il faisait allusion à l’interaction de l’observateur et des phénomènes observés évoqué par la physique quantique, notion qui rejoint une des intuitions centrales du bouddhisme celle de l’interdépendance des phénomènes que j’évoquerai dans ma conférence. C’est donc à lui que je pense en la préparant.
Merci Jean-Pierre, merci pour tout.
Jean-Louis.


PS si vous vous souvenez de certains mots de Jean-Pierre, n’hésitez pas  à compléter mon article ?

mardi 3 janvier 2017

La vacuité des phénomènes, la Voie du Milieu et ...L'enfant sauvage.(suite)

Dans un article précédant j’ai noté que le public chinois fut initié aux textes de l’école bouddhiste Madhyamika (ou Madhyamaka) grâce aux traductions de Kumajariva. Le nom de cette école vient du sanscrit madhyama qui signifie milieu, médian, Voie du Milieu (nous verrons plus loin pourquoi). Cette école fut fondée en Inde par Nagarjuna au II° siècle après Jésus-Christ. Elle est la plus représentative de la tradition de la Prajna-paramita (perfection de la sagesse). Toutes les écoles bouddhistes évoquent la vacuité des phénomènes mais l’école du Madhyamika place cette notion au centre de son enseignement.

Ce thème est particulièrement intéressant car il peut nous permettre :
-          de comprendre une notion centrale du bouddhisme
-          de découvrir un des points de convergence entre le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme et de tracer une ligne de partage entre les deux types de pensée par lesquels les hommes ont tenté de comprendre l’univers
-          mais surtout faire progresser notre réflexion sur notre rapport au monde et peut-être nous aider, parfois, à mieux vivre.

Je vous propose d’examiner tout cela dans une série d’articles à venir.

La vacuité des phénomènes c’est, dans une première approche, une manière d’expliquer les phénomènes. Prenons comme exemple notre « humanité » c'est-à-dire les caractéristiques intellectuelles et morales qui distinguent l’homme des animaux. Une première façon d’expliquer ces caractéristiques c’est de dire qu’elles sont la marque, la conséquence d’une nature humaine donnée à la  naissance. Cette nature humaine distingue le petit homme des animaux indépendamment des relations que celui-ci entretiendra avec ses semblables.
Dans le cadre d’une explication qui se rattache à la vacuité des phénomènes on dira au contraire qu’il n’y a pas de nature humaine et que notre « humanité » est produite, est le résultat, est interdépendante des relations que nous entretenons avec les autres hommes.

Ainsi parler de la vacuité d’un phénomène ne signifie pas que ce phénomène n’existe pas mais qu’il n’existe en soi, qu’il n’a pas d’existence substantielle, qu’il n’existe que par les relations qu’il entretient avec les autres phénomènes.

Tout cela est développé très clairement dans la vidéo ci-dessous. Il s’agit de la retransmission d’une émission diffusée sur France 2 le dimanche matin dans le cadre de la série "Sagesses bouddhistes".


Dans cette vidéo les intervenants évoquent la notion d'interdépendance des phénomènes mais aussi celle d'impermanence, notamment l'impermanence du moi, notion centrale du bouddhisme. Nous reviendrons sur ces thèmes qui, nous le verrons, sont aussi faciles à comprendre que passionnants dans des articles à venir. 

Mais avant de terminer cet article je voudrais, comme promis dans le titre, évoquer le film de François Truffaut, L'enfant sauvage, car il éclaire bien l’inexistence d'une nature humaine. 

L'enfant sauvage Le fait que notre humanité n’existe pas en soi, indépendamment des relations que nous avons avec les autres hommes est illustrée par l’histoire authentique de Victor de l’Aveyron dont François Truffaut a tiré un film : L’enfant sauvage Ce film est l'histoire d'un enfant, capturé comme un animal par des paysans, et amené au docteur Itard. L'enfant sauvage semble être sourd et muet. Le monde scientifique le considère, très majoritairement, comme un attardé qui, pour cette raison, a été abandonné. Toutefois, le docteur Itard pense que ce qui apparaît comme un retard mental est le résultat de l'absence de contact avec les hommes. Il s’aperçoit, par exemple que sa surdité est sélective. L’enfant n’entend pas le langage humain ou des bruits forts comme une porte que l’on claque. Par contre il a une ouïe très fine pour des bruits entendus dans la forêt comme une noix qui se brise. Le docteur Itard va lui apprendre le quotidien d'une vie d'enfant civilisé et le faire émerger de sa primitive animalité en lui enseignant ce qu'est le langage. Voici un extrait du film.


Dans cet article nous venons de voir que la vacuité des phénomènes est liée à la notion d’interdépendance. Dans un prochain article nous approfondirons cette notion d’interdépendance et notamment l’interdépendance qui existe entre l’observateur et le phénomène observé.  Ce sera l’occasion de rencontrer Oscar Wilde, de retrouver notre ami Jean-Pierre mais aussi l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan qui nous montrera, d’une manière extrêmement simple, que les postulats de la physique quantique rejoignent parfois les intuitions du bouddhisme et de la pensée chinoise.

Comprendre la vacuité des phénomènes n'est pas un simple jeu de l'esprit. J’essayerai dans chaque article à venir d'en montrer les conséquences pratiques. Ici nous voyons que cette notion nous permet de mieux comprendre l'importance de l'éducation, de la socialisation dans le processus d'hominisation.

A suivre,

Jean-Louis

dimanche 1 janvier 2017

Bonne et heureuse année 2017

Bonne année à tous.

Puissions nous marcher dans la Voie Du Milieu et approcher la Prajna-paramita, la Perfection de la Sagesse.

Et pour commencer l'année en musique, je vous propose la cinquième bacchiana braseleira de Villa-Lobos :



On ne s'en lasse pas.
Jean-Louis