lundi 31 août 2009

Rencontre autour du parfum dimanche prochain


Petit rappel : c'est dimanche 6 septembre que nous avons rendez vous à 8heures soit au métro LA ROSE à Marseille soit à l'office du tourisme à Aix en Provence pour aller à Grasse ville des parfums.
Notez que tous les visiteurs de Chinafi recevront un cadeau!!!
c'est super non ???
Merci de vous inscrire si ce n'est déjà fait.
Je propose que chacun de nous expose quelques mots ou expressions autour du parfum et des odeurs, fournir à nos amis chinois un petit lexique autour des termes spécifiques des senteurs leur permettra de mieux apprécier les commentaires de notre guide lors de la visite de Fragonard.
Comme prévu nous pique niquerons près des voitures (pratique non?)
Puis nous irons à Gourdon
A DIMANCHE DONC
NICOLE

Le petit examen


Savez vous ce que les Chinois appelaient (appellent ?) le petit examen ?
Il s’agit de la nuit de noces.
C’est dans le livre de Jacques Pimpaneau, Chine : mythes et dieux (Editions Philippe Picquier) que j’ai trouvé ce rapprochement amusant entre les examens impériaux (dont on connaît l’importance dans la Chine ancienne) et la nuit de noces : mêmes affres des candidats, même peur de l’échec, même joie en cas de succès.

Mais direz vous : « quel rapport entre les examens impériaux, la nuit de noces et les dieux de la Chine ? »
Les Chinois disaient qu’il existaient quatre joies dans la vie : la pluie en cas de sécheresse, la rencontre d’un ami en terre inconnue, la réussite aux examen et la nuit de noces.
Ces joies étaient présidées par un dieu de la Joie (xi shen) qui était souvent associé à l’amour d’où sa vénération par les courtisanes et son invocation dans la cérémonie du mariage.
Le dieu de la joie était un des dieux de la vie quotidienne. Ces dieux n’étaient pas les plus haut placés dans la hiérarchie céleste mais ils étaient les plus vénérés par le peuple.

Jacques Pimpaneau parle de bureaucratie céleste et c’est bien le sentiment que l’on a lorsqu’on lit le Xiyou Ji (Pérégrinations vers l’Ouest):

Au palais du ciel les fonctionnaires ne manquent pas : il y en a dans toutes les salles et bâtiments, coins et recoins.

Je reviendrai ultérieurement sur ce beau roman.

Jacques Pimpaneau nous explique que les Chinois ont conçu l’organisation du ciel et de la terre comme les deux faces d’un même univers qui se recouvraient exactement et dont chacune garantissait l’authenticité de l’autre. L’empire de la terre devait ressembler à celui du ciel pour fonctionner avec la même régularité qui est celle des mouvements de l’univers.
Au sommet de la hiérarchie : l’empereur de jade assisté d’un souverain par orient et de divers maréchaux.

Mais revenons aux dieux « populaires », certes au pied du panthéon, mais bien sympathiques.
Jacques Pimapaneau nous raconte leur histoire. Il y a le dieu du Sol, le dieu des chevaux, le dieu des portes, le dieu des richesses, la déesse des latrines, le dieu de la joie dont nous venons de parler, la donneuse d’enfants, parfois considérée comme une incarnation de Guanyin, (à Taïwan, à côté de cette donneuse d’enfants, on a une déesse qui est plutôt la protectrice des femmes, spécialement des femmes enceintes, c’est Chen Jinggu), les dieux du lit.
Je m’attarderai un moment sur un dieu bien sympathique : le dieu du foyer (Zao jun) qui figurait dans la cuisine de toutes les maisons. Selon une version, les aventures amoureuses de ce dieu avec les servantes de la Reine Mère d’Occident (Xi wang mu) avaient provoqué la colère de celle-ci. L’Empereur de Jade exila le coureur de jupons sur terre. Il choisit de devenir le dieu du foyer pour séjourner dans la cuisine et rester toujours en compagnie des femmes.
Le 24 du 12 ème mois, le dieu du foyer partait au ciel faire son rapport sur la famille. Ce soir là, pour qu’il ne dise que des mots doux, on mangeait des sucreries dont on enduisait la bouche du dieu.
Vivre en compagnie des femmes, manger des sucreries …ce dieu avait vraiment la bonne place. Ne trouvez vous pas ?

Jean-Louis

mardi 25 août 2009

Contes de pluie et de lune



Saviez vous que la cinquième lune du calendrier japonais ancien (fin juin-début juillet), lorsqu’il vient de pleuvoir et que la lune est à demi cachée dans la brume est le temps idéal pour les apparitions de fantômes ?
Si comme moi vous l’ignoriez vous pourrez le découvrir en lisant les contes de pluie et de lune de l’écrivain japonais UEDA Akinari (1734-1809).
Vous verrez des fantômes de guerriers apparaître à des moines sur des landes désertes et comme pour ces derniers vos cheveux se dresseront sur votre tête d’épouvante, avec le bon moine Kogi, peintre des poissons, vous nagerez dans les eaux d’un lac près du monastère de Mii, vous entendrez le vent qui descend du mont Nagara, vous contemplerez la lune sur le mont Kagami, et dans mon conte préféré vous saurez comment l’amour peut transformer un serpent en femme.

Bref, le merveilleux, la poésie sont là pour nous peindre les sentiments humains : orgueil, jalousie, mais aussi fidélité, amour.

Ces contes sont accompagnés de commentaires et de notes extrêmement bien faits du traducteur, René Sieffert. Il nous explique comment la composition de ces contes s’inspire des principes du nô et nous donne envie d’approfondir la culture japonaise. Il nous indique la source des textes (le plus souvent chinoises) même si Akinari a su produire une œuvre profondément originale. En lisant ces contes, on comprend que Chine a pu jouer pour la littérature japonaise de cette époque le rôle tenu par les grecs ou les latins pour la littérature classique occidentale.
Au détour de ses notes, René Sieffert nous livre, me semble t-il, une clef de la composition des œuvres chinoises et japonaises. Le comble de l’art n’est pas de faire preuve d’originalité dans le choix des thèmes mais d’évoquer de la manière la plus subtile possible des allusions littéraires que le lettré chinois ou japonais « retrouve dans un agencement nouveau qui leur rend une intensité inattendue ». Et cela est tellement vrai que les plus fervents admirateurs d’Akinari ont recherché à tout prix des sources à son inspiration même quand celui-ci se rendait coupable du « délit d’invention ».

Le livre est accompagné d’un DVD du film de Kenji Mizoguchi, Les contes de la lune vague après la pluie récompensé par le Lion d’argent au festival de Venise de 1953). Le noir et blanc se prête merveilleusement à rendre l’atmosphère envoûtante des contes : barques voguant dans la brume, danses des belles fantômes à la lumière des bougies …mais aussi les misères de l’époque ravagée par la guerre.
Jean-Luc Godard a dit de l’œuvre du cinéaste « Nulle image à proprement parler comique, triste, fantastique, érotique, et pourtant tout cela ensemble. L’art de Mizoguchi est le plus complexe parce qu’il est le plus simple…Chaque mouvement de grue a le tracé net et limpide de crayon d’Hokusai ».

Comme d’habitude, je tiens le livre et le film à disposition. Mais si vous êtes pressés de les découvrir il faut signaler l’offre intéressante de la collection l’imaginaire de Gallimard qui permet de les acquérir pour une somme très modique.

Jean-Louis

jeudi 20 août 2009

Un problème de traduction

Dans une des notes en annexe aux "Six récits ...", Simon Leys nous soumet un intéressant problème de traduction.
La difficulté réside dans la manière de rendre la notion de Vide. Simon Leys nous en rappelle la richesse dans la pensée chinoise décrite notamment dans le Dao De Jing : c'est le vide du moyeu qui permet à la roue de tourner, c'est le vide de la cruche qui fait son utilité, c'est le vide de la porte et des fenêtres qui donne à la chambre son usage.
Le Vide n'est pas une notion négative synonyme d'absence, mais bien le révélateur de l'essence des choses.
Pan Jie en avait souligné l'importance dans sa conférence sur la peinture chinoise : les blancs du papier sont aussi importants que les espaces peints et chaque espace tire sa valeur de l'autre.

Shen Fu dans un de ses récits nous livre une intéressante théorie de l'art des jardins. En voici un court extrait :
En ce qui concerne l'art des jardins, avec aménagement d'architectures, de collines, de rocailles et de fleurs, le succès ne dépend pas seulement de la complexité du dessin, ni de l'étendue du terrain ou du nombre de rochers, et ce n'est pas une simple question de travail ni d'argent, en fait, tout le secret tient dans ces quelques principes : créer de petits espaces clos au sein de vastes étendues; donner une illusion d'étendue quand l'espace est réduit; donner de la densité aux vides en matérialisant l'irréel; ouvrir les espaces denses en irréalisant le réel; alterner le mystère et l'évidence, les approches faciles et les retraites profondes.

On admirera dans ce cours passage le jeu des contraires complémentaires.
Dans sa note Simon Leys nous explique qu'il a rendu par une longue périphrase :

donner de la densité aux vides en matérialisant l'irréel; ouvrir les espaces denses en irréalisant le réel

l'expression originale très concise :
mettre du plein dans le vide, et du vide dans le plein.

On peut comprendre les arguments de Simon Leys soucieux de rendre intelligible un texte à des lecteurs qui ne sont peut-être pas familiers des concepts de la pensée chinoise. Mais dans cette périphrase disparait l'opposition entre vide et plein, ce qui me semble dommage.

D'une manière générale, je préfère les traduction littérales ou du moins qui se tiennent au plus près de l'original quitte à les accompagner de notes pour les rendre compréhensibles si besoin est.

Qu'en pense Flot d'arbres, notre traducteur émérite ?

Ceci dit merci à Simon Leys de nous offrir ce petit problème de traduction.

Jean-Louis

mardi 18 août 2009

Six récits au fil inconstant des jours ...


Dans le jardin de son enfance, Shen Fu s’absorbait dans la contemplation des herbes qui se transformaient en forêts, des insectes et des fourmis qui prenaient l’allure de fauves en maraude, de moustiques qui devenaient des hérons transportant des immortels.

Ce don de s’émerveiller devant les choses de la vie, Shen Fu (1763 - ?) le conserve à l’âge adulte et nous le fait partager dans ses « six récits au fil inconstant des jours » où il raconte sa vie de tous les jours.

Shen Fu a une épouse, Yun, qu’il chérit tendrement. Peu d’argent rentre dans le ménage qui vit d’expédients. Mais ce don d’émerveillement qu’ils partagent tous les deux, cette faculté d’accueillir sous toutes les formes la beauté des jours qui passent va les aider à transformer une chaumière en palais, des livres dépareillés sont ratepassés et deviennent « Le Trésor des laissés pour compte ». Et le manque d’argent n’empêche pas de se réunir entre amis ou de contempler la lune allongés sur une barque.
Bien sûr la vie n’est pas toujours facile et l’un des récits porte le titre de « souvenirs amers : les épreuves ».
Mais l’on aurait souhaité être les amis de ce couple qui nous dit Simon Leys, le traducteur « détient un secret dont nous avons besoin aujourd’hui comme jamais – le don de poésie, lequel n’est pas le privilège de quelques prophètes élus, mais l’humble apanage de tous ceux qui savent découvrir, au fil inconstant des jours, le long courage de vivre, et la saveur de l’instant ».

On souhaiterait tout citer de ce merveilleux petit livre qui est agrémenté d’une préface, d’une posteface et de nombreuses notes très intéressantes du traducteur.
Je me contenterai de citer un bref passage qui donnera peut-être des idées aux amateur(trices) de thé (encore que dans nos régions les lotus soient rares…)

« En été, quand les lotus commençaient à fleurir, Yun emballait quelques feuilles de thé dans un petit sachet de gaze, qu’elle allait déposer le soir dans une corolle de lotus avant que la fleur ne se refermât, et le matin dès que le lotus se rouvrait, elle reprenait le sachet ; avec de l’eau de source, nous en faisions alors un thé dont l’arôme était d’une délicatesse suprême ».

Bien entendu, je tiens ce petit livre à la disposition de ceux qui souhaitent le lire car il n’est pas de plus grand plaisir que de partager ce que l’on aime avec ceux que l’on aime.
Jean-Louis

Confucius en Amérique


Je n’ai pas rencontré Tintin à New York, j’ai vu, par contre Confucius ou du moins sa statue qui s’élève sur Confucius Plaza au cœur de Chinatown.
La Chine à New York, je l’ai rencontrée en écoutant ce musicien de Central Park qui voulait m’apprendre à jouer d’un instrument monocorde dont l’invention remonte à la dynastie des Shang, en visitant un temple bouddhiste dans Chinatown, en contemplant quelques uns des trésors du Metropolitan Muséum ou encore en côtoyant les étudiants chinois mais aussi coréens, japonais, russes, venus comme moi se perfectionner en anglais à New York.
Un petit mot sur ce cours qui m’a séduit par son caractère cosmopolite (des étudiants de plusieurs nations qui s’étaient jadis fait la guerre étaient réunis dans l’ambiance la plus sympathique) mais aussi par ses méthodes pédagogiques faites de jeux en équipes qui permettaient de nous connaître rapidement et par l’absence de fossé entre les générations.
Et je conserve un peu de regret d’avoir quitté trop vite New York.
Jean-Louis

Le mariage chinois de Yan et Marc


Yan m'a fait parvenir quelques photos de son mariage en Chine qu'elle me demande de publier sur le blog.
Elle me prie de saluer de sa part tous ses amis de France, notamment ses anciens élèves.
Nous lui souhaitons à elle et à Marc beaucoup de bonheur.

Jean-Louis


PS1 Yan me dit de pas avoir échapper à la coutume chinoise "remplir la valise de la mariée". Savez vous de quoi il s'agit ?
PS2 : la fleur dont vous pouvez voir une photo est la fleur préférée de Yan. Elle s'appelle : Zhi Zi hua

samedi 15 août 2009

NOTRE CHORALE


Les répétitions vont reprendre dès le 03 septembre prochain, si vous souhaitez vous joindre à nous, faites vous connaitre.
Notre chorale, comme toutes nos activités, est centrée sur la cultutre chinoise.
Néanmoins nous sommes ouverts sur le monde puisque nous avons chanté en français, en italien et en espagnol.
Le 1er mois de répétition sera consacré à la préparation de la commémoration de la fête nationale (1er octobre).
Ensuite notre projet consiste à monter une comédie musicale pour le nouvel an chinois 2010 ou 2011...

Nicole

mercredi 12 août 2009

Soie



Chinafi compte maintenant des sympathisants de différentes cultures asiatiques : vietnamienne, japonaise ...
Hier, par exemple, lors de la réunion de rentrée de notre chorale, nous avons eu la chance d'entendre une belle chanson japonaise.
Il me semble donc que notre blog se doit de s'ouvrir à ces différentes cultures.

Voici un premier article qui rend compte d'un merveilleux petit livre d'Allesandro Baricco : "Soie"
Je recopie un extrait de la quatrième page de couverture : "Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables..."

J'avais été transporté par ce livre. A midi, un ami m'a dit qu'une adaptation filmée réussie était actuellement diffusée aux "Variétés".
Je tiens le livre à la disposition de ceux qui souhaitent le lire.
Jean-Louis