lundi 28 juillet 2008

EVE COMME DANS UN REVE





C'était hier à l'estagnol, une journée des plus sympathiques : nous avons retrouvé Eve !!!
le beau temps et la bonne humeur étaient au rendez vous, les mets succulents aussi....
prochain RV le 31 août ( plus de précisions dès le 18 du mois prochain )
Nicole

mercredi 23 juillet 2008

mercredi 16 juillet 2008

DES LECQUES AU PORT D'ALON


Notre prochaine rando est programmée pour le 31 août prochain.
Merci de vous inscrire si vous êtes interessés
Le rendez vous sera à 8 heures au métro LA ROSE.
Après une rando sur le sentier douanier qui nous mènera de La Madrague au Port d'Alon ( 4,5 Km Durée: 2h00)

nous nous baignerons dans les eaux claires et bien sûr nous pique niquerons.

comme d'habitude je vais faire une reconnaissance + approfondie et je vous tiens au courant



Nicole

jeudi 10 juillet 2008

Le Yi Jing


La Chine n’a pas possédé d’épopée au départ de sa littérature. Elle a eu un recueil de poèmes : le Classique des Odes.
Elle n’a pas ou peu connu les débats contradictoires qui fleurissaient sur l’agora grecque. Elle a développé une tradition de citations et de commentaires.
Elle n’a pas eu de Bible, de Torah, de Coran fondateurs d’une pensée reposant sur la Création et cherchant l’explication des causes premières dans une transcendance. Elle a produit le Yi Jing, fondateur d’une pensée reposant sur l’étude des processus, des relations, des transformations à l’œuvre dans l’univers dans lesquels il faut rechercher l’explication du monde.
On peut traduire Yi Jing par Classique du changement ou encore Livre des mutations ou des transformations. C’est l’un des Cinq Classiques confucéens. La longue et riche tradition interprétative qui s’est formée autour du Yi lui donne valeur de traité cosmologique et symbolique à portée éternelle et universelle. De fait, à quelque époque et dans quelque courant que ce soit, il ne se trouve pas un seul penseur chinois d’importance qui n’ait été inspiré par les Mutations au point d’y projeter sa propre vision des choses. Unique en son genre, sans équivalent dans d’autres civilisations, c’est un livre de vie autant que de connaissance qui contient toute la vision spécifiquement chinoise des mouvements de l’univers et de leur rapport avec l’existence humaine.
Le premier caractère composant le nom du livre, Yi, renferme l’idée de changement. Il est composé signe du soleil (partie supérieure) et de celui de la pluie (partie inférieure). Son sens premier est le passage continuel de la pluie au soleil et du soleil à la pluie. Nous avons déjà vu que la peinture chinoise s’est plu a figurer le passage du beau temps à la pluie, les paysages de brouillard quand tout le paysage se perd dans la confusion. Non pas un état défini et tranché des choses, mais le passage d’un état à un autre…la peinture chinoise peint la trans-formation. Elle peint l’effet de vague et de flou…qui va de pair avec la mutation. Or tout est toujours en mutation. Le Yi Jing pose le changement alternant comme rythme fondamental et le yin et le yang comme clé de sol pour en appréhender la mélodie.

Le Yi Jing met donc l’accent sur les notions de relation, de transformation que nous avons rencontrées à de nombreuses reprises.

Les origines de ce livre sont en premier lieu un système de notations d’actes de divination. Le Yi Jing consacre le passage de pratiques divinatoires reposant sur l’interprétation de craquelures résultant du brûlage d’omoplates de carapaces de tortues et manifestant la volonté des esprits à un nouveau mode de divination reposant sur le décompte des tiges d’achillée et fondé sur le calcul et les nombres. Ce changement dans la technique divinatoire marque sans doute le passage définitif d’une mentalité religieuse à une pensée naturaliste, les signes apparaissant comme la figuration non plus de la volonté de puissances surnaturelles mais comme la manifestation d’une situation émergente. Le Livre des Mutations s’est d’ailleurs d’abord intitulé Mutations des Zhou et l’on se souvient que c’est sous cette dynastie que l’on est passé de la notion de Dieu à la notion de Ciel. (Voir l’article Tian, le Ciel)

Le Yi Jing est constitué de 64 situations types représentées par des hexagrammes, c'est-à-dire par des séries de six traits. Ces traits peuvent être continus ____, ils représentent alors le yang qui est dit « rigide » c'est-à-dire pareil à soi-même ou discontinus __ __, ils figurent alors le yin qui est dit souple et ouvert à la différence. Les commentaires des Mutations étudient les relations des traits à l’intérieur d’un hexagramme et les relations des hexagrammes entre eux pour en tirer des aides à la prise de décision.
Par exemple, la situation type N° 42 dont le titre est « Augmenter », enseigne comment il convient de gérer les moments où l’on doit faire face à une surcharge momentanée d’efforts.
Elle est représentée par la figure linéaire ci dessous

et de ce fait reliée graphiquement avec la situation type N°32, qui lui est opposée trait pour trait (à chaque niveau, un trait redoublé est à la place d’un trait continu). Cette dernière « Endurer » préconise de ménager ses forces en fonction d’un effort prolongé. Nous aurions naturellement pensé que l’opposé d’ « Augmenter » est « Diminuer », situation type N° 41. Mais le Yi Jing démontre que, dans la perspective yin et yang de la gestion de l’énergie, il en va autrement.
C’est l’un des grands enseignements du Yi Jing : faire découvrir à travers un réseau de relation inédites entre les choses connues une manière différente de percevoir ce que nous vivons chaque jour.
L’objectif du Yi Jing est de proposer un outil fondamental de l’intelligibilité du monde, basé non sur une analyse de ses composantes mais sur le processus de leurs continuels changements.

On trouve dans la pensée occidentale un courant qui a une approche semblable des phénomènes : c’est le structuralisme de Claude Lévi-Strauss. Cet auteur écrit en prenant l’exemple de la musique « Les termes ne valent pas par eux-mêmes, seules importent les relations. »

L’amour nous offre une illustration de ce point de vue. C’est le sentiment amoureux qui confère à la personne aimée des qualités qui n’existent pas en elles mêmes, qui n’existent que par la relation amoureuse et qui disparaissent lorsque celle-ci cesse. On se souvient de Swann disant, à la fin de son amour pour la femme qu’il avait tant aimée «Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! »

A suivre,

Jean-Louis


Cet article trouve ses sources dans :
- « La pensée chinoise » d’Anne Cheng
- « Le Nu impossible » et « Figures de l’immanence » de François Jullien
- L’article sur le Yi Jing de Cyrille J.-D. Javary paru dans le « Monde des religions »
- L’article sur le Yi Jing de Cylia Taright dans le numéro spécial du Point
- « Regarder, Ecouter, Lire » de Claude Lévi-Strauss
- "La Recherche du temps perdu" de Marcel Proust


Voici un extrait célèbre du grand commentaire du Yi




"Un Yin, un Yang, Tel est le Tao"

La Traduction est d'Anne Cheng. La calligraphie et la transcription en pinyin et en caractère réguliers, sur un cahier d'écolier, sont dus à Weiyi.

Le caractère Yi signifie, on l'a vu : changement, mutation. Il signifie également aisé, facile.
En combinant les deux sens de yi, on en arrive à l'idée que rien n'est plus aisé que la mutation puisqu'elle est inscrite dans l'ordre naturel des choses : un être vivant n'est jamais définitif, il contient déjà en luile principe de sa propre transformation.

dimanche 6 juillet 2008

Lavandes 2008



De la lavande (ou du lavandin) , des montagnes, de l'eau...encore une super balade.

Merci Nicole de l'avoir organisée. Vive Chinafi...Vive l'amitié...

Jean-Louis

QUI A DIT QUE NOTRE MONDE EST ALAMBIQUE ?


Nous étions certes très nombreux (51 personnes - 14 voitures)mais les absents nous ont manqué : Marie Claude (Antoine) et toute sa famille, Cécile et Olivier, mais aussi Marie Claude et Michel.
voici d'ailleurs le gentil message qu'ils nous adressent :

Bonjour Nicole,
Etant entré dans la 2 ème phase de mon traitement (injection de produits visqueux dans le genou)
je traverse une période assez difficile en ce moment.
Déjà à la Forêt de Cèdres j'avais connu quelques difficultés...
Aussi, nous ne serons pas avec vous aujourd'hui à VALENSOLE, et nous le regrettons beaucoup
car nous apprécions ces instants de partage et d'amitié.
Donc, Bonne Journée à tous et régalez-vous bien !
Nous attendons les photos avec impatience...
A bientôt.
Bises
Michel et Marie-Claude

je n'ai que très peu de photos mais j'ose croire que notre grand reporter (Jean Louis) va nous concocter un diaporama super !

VIVE NOTRE AMITIE
VIVE CHINAFI

NICOLE

mercredi 2 juillet 2008

L'Océan des Chansons

Nous laissons derrière nous le meilleur de la culture française (sur la terrasse de la maison de Françoise : Ah une bonne bière fraiche après l'effort...):


Chanson Dong en descendant le Danian. Les Dong sont réputés pour leur amour des chants. Le pays des Dongs est surnommé "l'Océan des Chansons"


Traduction en miao par un prof des lettres aux deux filleules de Marie-Claude et Gwenaëlle





Jean-Louis

mardi 1 juillet 2008

Retour d'un voyage en Chine




Après une petite journée à Shanghai où j’ai le plaisir de revoir Eve, toujours aussi sympathique et dynamique, direction les montagnes Miao et Danian à 200 km au nord de Guilin.
Françoise m’attend sur le pas de sa porte pour me souhaiter la bienvenue.
La première partie du séjour me permet de retrouver de vieilles connaissances : l’institutrice Amélie qui chaque année me dit que je parais plus jeune que la précédente (encore quelques séjours et j’aurai 20 ans), la mémé qui nous prépare le bain yao aux plantes aromatisées qui fait des centenaires à ne plus que savoir en faire…Nous allons de villages en villages à travers les rizières. Sur les chemins des amies de Françoise nous offrent du maïs qu’elles font griller devant nous.

La seconde partie des mes vacances a un parfum d’aventure. Je dois me rendre, en mission spéciale, à Gaodiao, un village Miao, situé à plus de 100 km de Danian. Françoise m’avait prévenu que les routes étaient difficilement praticables. Mais rien ne devait nous arrêter : ni les chaos du chemin, ni les crevaisons. Arrivés dans une bourgade qui me fait penser à certaines villes que l’on voit dans les films sur la ruée vers l’or, la voiture refuse de franchir un ruisseau qui traverse la rue. Nous la garons et nous continuons à pied franchissant les rivières à gué, traversant les ravins sur des troncs d’arbres. Nous nous élevons dans un beau paysage de montagne. A la nuit, nous arrivons à proximité d’un premier village où nous attendent deux professeurs, sans doute depuis assez longtemps. Nous traversons le village, un des plus reculés qu’il m’ait été donné de voir. Françoise me dit qu’il en existe peu comme cela en Chine et, sans doute, pas pour longtemps. Mais nous avons encore du chemin. La nuit est tombée lorsque nous arrivons à destination. Nous sommes accueillis par le collège des professeurs qui nous préparent un repas que nous mangeons dans la cour de l’école, sous les étoiles.
Le lendemain, sur le chemin du retour, en essayant d’éviter les glissades, Françoise m’explique que dans cette région subsistent encore des coutumes anciennes que l’on retrouve dans les ethnies tibéto-birmanes. Ainsi après un premier mariage (sorte de fiançailles) la jeune épousée retourne vivre chez ses parents pendant 4 à 5 ans et peut encore se dédire ou encore le mariage entre cousins croisés (le garçon épouse la fille de son oncle maternel).
A loin, dans la vallée, nous apercevons une autoroute que l’on est en train de construire.

Le soir nous arrivons dans une charmante petite ville Zhao Xing. C’est un bel exemple de préservation du patrimoine culturel, pris en charge par les Dongs, une ethnie de la région.
Nous allons de tours en ponts couverts, dans la rivière les gamins se baignent nus. Enfin des maisons sans paraboles. Nous sympathisons avec le patron d’un bar qui nous montre de beaux livres consacrés aux minorités du Guizhou.
Après le repas, nous assistons à un sympathique spectacle de danses et de chants juste au pied de notre hôtel.
Le lendemain nous rentrons à Danian sur un sampan car la route est décidemment trop mauvaise.

A Shanghai, je suis très bien reçu par Stellar et sa famille. A l’occasion de mon séjour j’ai pu apprécier les liens qui se sont noués, grâce à Chinafi, entre Français et étudiants chinois qui s’efforcent de nous aider et de nous accueillir le mieux possible lorsque nous sommes dans leur pays. Avec Stellar, son père et son cousin nous faisons un tour de ville. C’est dimanche : tous les magasins sont ouverts et la nuit, de ma chambre, j’entends au loin le bruit des chantiers. Avant de rentrer une dernière visite à la Cathédrale Saint Ignace et au plus grand Temple Bouddhiste de la ville.

Dans l’avion qui me ramène en France, je songe qu’un voyage en Chine fait naître de nombreux sentiments contradictoires et s’interroger, par exemple, sur le double aspect du « progrès ». J’ai vu de beaux paysages traversés par des pylônes électriques, les signaux pour les portables envahissent les montagnes (c'est vrai, bien sûr, dans tous les pays mais en Chine peut-être encore plus qu'ailleurs), les paraboles fleurissent sur les toits des maisons des villages les plus reculés. Plus grave la culture des minorités est en voie de disparition, comme d’ailleurs certains aspects de la culture chinoise. L’amélioration du niveau de vie est-elle à ce prix ? Une prise de conscience des valeurs écologiques et culturelles aura-t-elle lieu ? C’est un vaste sujet qui pourrait peut-être faire l’objet d’un débat organisé par Chinafi.

Jean-Louis