jeudi 29 janvier 2015

Trois amies au Vietnam


Voici une photo  envoyée par Anne où nous avons la joie de voir en pleine forme nos amies Anne, Van et Chantal. Je la publie avec un peu de retard et je prie Van de m’en excuser car j’ai appris récemment que, fidèle lectrice du blog, elle attendait cet article.

C’est l’occasion pour moi de souhaiter bonne route à nos deux globe-trotters Chantal et Anne et aussi d’envoyer un très amical et chaleureux salut à notre chère Van, salut que partageront j’en suis certain tous ceux qui l’ont connue.

Chère Van tu peux donner des nouvelles (et je crois savoir qu’elles sont importantes) à tous les chinafiens en mettant un petit commentaire sur ce message.

Jean-Louis

mardi 27 janvier 2015

Les copains de Faustine


                                       
La chorale le 24 septembre 2013



La chorale ce soir




Tous les ans nous assistons au même phénomène. A chaque rentrée universitaire les nouveaux étudiants chinois viennent nombreux pour voir la chorale. Puis assez rapidement les rangs des nouveaux chanteurs s'éclaircissent. Il reste ceux que nous appelons "les fidèles"  avec qui nous allons construire des souvenirs.

Au dessus du diaporama : deux photos de la chorale. La première prise le 24 septembre 2013. Grâce à notre cher Cui Dian, nous accueillons un grand nombre de nouveaux étudiants dont les trois inséparables : Faustine (Feng Lei) troisième rangée sur la gauche de la photo, Sylvie et Karine qui deviendront vite des « fidèles ». La seconde prise ce soir

Entre ces deux photos 16 mois de rencontres, de chansons et d’amitié.

Lei va rentrer en Chine. Nous sommes nombreux ce soir pour lui dire "au revoir". Les habitués de la chorale bien sûr, mais aussi Danièle chez qui elle logeait, Jacques et Jean-Mi. Lei nous présente Véronique et Alex, deux étudiants qui viennent d'arriver en Janvier et qui, nous l'espérons deviendront des "fidèles"."Un au revoir" en chansons et puis le verre de l'amitié. Nicole a eu la bonne idée de remplacer le traditionnel goûter par un apéritif dinatoire. Elle nous a préparé un buffet bien garni.

Nous procédons à l’échange de cadeaux. Lei nous a bien gâtés. Elle fait un petit discours pour remercier ses amis de Chinafi. Beaucoup d’émotion et d'ambiance comme vous pouvez le voir sur les photos du diaporama. Nous lui dédions les chansons : « Les copains d’abord » devenue "les copains de Faustine" et « Il faut que je m’en aille ». Nous levons nos verres et même les bouteilles  "à l"amitié, l'amour, la joie". Sur le trottoir, au moment de se séparer, tout le monde veut l’embrasser.

Lei, nous avons beaucoup apprécié ta gentillesse et ta discrétion. Un seul regret ce soir c'est que tu ne sois pas resté davantage pour que nous puissions mieux te connaitre. Mais tu pars pour de nouvelles aventures et c'est bien ainsi. Tu vas retrouver ta famille et tes amis et trouver un travail.
J’espère que nous nous reverrons en France ou en Chine et puis on reste en contact.
Bonne route,
Jean-Louis

Des bateaux j’en ai pris beaucoup,
Mais le seul qui ait tenu le coup,
Qui n’ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père pénard
Sur la grand-mare des canards
Et s’appelait les copains de Faustine
Les copains de Faustine

lundi 19 janvier 2015

En buvant du vin


Après la chute de la dynastie des Han en 220 après J.C, la Chine connut pendant plus de trois siècles une période de division qui ne prendra fin qu’à l’avènement de la dynastie des Sui (581-618). L’introduction du bouddhisme, la résurgence du taoïsme incitent à une vie retirée qui est parfois une nécessité pour échapper aux dangers de la vie politique. Tao Yuanming ou Tao Qian (365-427) vécut pendant cette période troublée sur le plan politique mais riche au niveau artistique. C’est l’archétype du lettré qui abandonne ses fonctions officielles pour se retirer et respecter sa propre intégrité. Son œuvre eut une influence considérable sur la culture chinoise et plus particulièrement sur ce que Yolaine Escande nomme la culture du shanshui c'est-à-dire la peinture de paysage, l’art des jardins, la littérature paysagère. Parmi ses ouvrages on trouve : La Source des fleurs de pêchers, Retour à la vie champêtre et un cycle d’une vingtaine de poèmes réunis sous le titre En buvant du vin.
Le poème que nous vous présentons aujourd’hui est extrait de ce cycle. C’est l’un des plus célèbres. 

Il va nous permettre :

-      -   d’aborder une nouvelle fois les problèmes de traduction mais cette fois avec l’aide de Menglei
-      -  de rappeler les grands thèmes de la culture du shanshui et de considérer l’influence de Tao Yuanming
-       - d’évoquer les liens qui unissent peinture et poésie.


1°) Le poème et sa traduction
La calligraphie figurant en illustration  et la première traduction sont extraites d’un recueil de poèmes intitulé L’Art poétique de vivre en automne, Edition Moudarren.
La seconde traduction est extraite du livre La Poésie chinoise, Mango jeunesse que nous ont gentiment prêté Marie Claude et Michel.

Traduction 1
En buvant du vin
J’ai construit ma hutte dans le domaine des hommes
Pourtant nulle clameur de carrosses et de chevaux
Vous vous demandez comment cela est possible ?
Quand le cœur est loin, l’endroit est naturellement à l’écart
Cueillant des chrysanthèmes à la haie de l’est,
Le cœur libre j’aperçois la Montagne du Sud
Dans les fumées du crépuscule la montagne est magnifique
Les oiseaux en volant ensemble y retournent
Il y a dans tout cela une signification profonde
Sur le point de l’exprimer, j’ai déjà oublié les mots

Traduction 2
J’ai bâti ma maison parmi les humains,
Mais nul bruit de cheval ou de voiture ne m’importune.
-          Comment cela se peut-il ?
-          A cœur distant, tout lieu est retraite.
Je cueille des chrysanthèmes sous la haie de l’est,
Je contemple paisiblement la Montagne du Sud.
Le soir, l’air des cimes est doux,
Un à un les oiseaux y retournent.
Là est la vie véritable,
Ineffable.

Le début des deux traductions est relativement proche. Elles diffèrent sensiblement à partir du vers 7. (La calligraphie se lit de droite à gauche et de haut en bas. Le vers 7 occupe donc la septième colonne en partant de la droite) Laquelle choisir ? Menglei nous aide dans cet exercice en nous permettant d’accéder au mot à mot chinois. C’est un véritable plaisir de l’entendre nous restituer la musique du poème.
Même un débutant en chinois pourra reconnaître de nombreux caractères bien qu’ils soient calligraphiés en écriture non simplifiée.

Voici le pinyin, une version en écriture simplifiée et le mot à mot du poème.

yǐn jiǔ -- táo yuān míng 
jié lú zài rén jìng ér wú chē mǎ xuān
wèn jūn hé néng ěr xīn yuǎn dì zì piān
cǎi jú dōng lí xià yōu rán jiàn nán shān
shān qì rì xī jiā fēi niǎo xiāng yǔ huán
cǐ zhōng yǒu zhēn yì yù biàn yǐ wàng yán

饮酒--陶渊明  En buvant du vin Tao Yuan ming
Vers 1 -结庐在人境   construire - hutte - parmi - hommes - domaine
Vers 2 -而无车马喧  pourtant - pas – voiture - cheval - vacarme
Vers 3 -问君何能尔?demander - moi-même - comment - pouvoir
Vers 4 -心远地自偏  cœur - loin - endroit - soi-même - ailleurs
Vers 5-采菊东篱下 cueillir - chrysanthèmes - est - haie - sous
Vers 6 -悠然见南山  libre - souci - apercevoir - sud - montagne
Vers 7 -  山气日夕佳 montagne souffle (ou brumes) soleil crépuscule joli
Vers 8 –飞鸟相与还 vol oiseau regrouper revenir
Vers 9 -此中有真意 Cela au milieu il y a véritable signification (de la vie)
Vers 10 –欲辨已忘言 Avoir envie exprimer (ou discuter) déjà oublier mots (ou paroles)

On le voit la première traduction est plus proche du texte chinois.

2°) Analyse du poème, les grands thèmes de la culture du shanshui
-          Le vin.
Ce thème n’est pas propre à la culture du shanshui mais il est inséparable de l’image du poète chinois. On ne compte plus les représentations des poètes chinois une coupe de vin à la main. Le vin est une source d’inspiration et de convivialité. Il n’a pas l’aspect destructeur que l’on rencontre chez certains de nos artistes « maudits » : Verlaine, Van Gogh …

-          L’érémitisme.
On l’a vu en introduction : pendant la période troublée qui suit la chute des Han, les lettrés abandonnent les valeurs confucéennes de dévouement à l’Etat, de respect de la famille et des institutions et se rapprochent des idéaux taoïstes ou bouddhistes en se retirant de la vie publique et en choisissant de vivre en ermite ou dans un monastère. Il y a plusieurs formes d’érémitisme. On peut choisir de se retirer dans la montagne. Mais la retraite est possible aussi, comme le dit Tao Yuanming dans son poème, en restant dans « le territoire des hommes » (rén jìng). C’est l’érémitisme en ville qui aboutira à l’art des jardins. Le jardin étant conçu comme un lieu de retraite et de méditation. Suivant l’exemple de Tao Yuanming nombre de lettrés fonctionnaires vont créer leur jardin après avoir, comme lui, abandonné ou perdu leur charge. Les jardins les plus célèbres de Chine ont appartenu à des personnalités ayant eu à se retirer des affaires publiques et ayant pris pour modèle Tao Yuanming.

-          Le jeûne du cœur, la méditation.
Comment, tout en restant dans le domaine des hommes, parvenir à s’extraire des bruits et des tracas qui lui sont propres ? Par le jeûne du cœur, par la méditation,  par la contemplation de la nature.
Quand le cœur est loin, l’endroit est naturellement à l’écart…
Le cœur libre j’aperçois la Montagne du Sud…

On rejoint ici les idéaux taoïstes et bouddhistes.

-          La nature
Délivré des contingences sociales, le poète s’abandonne aux joies de la nature : cueillir des chrysanthèmes (Tao est connu pour avoir aimé cette fleur), contempler la montagne et le vol des oiseaux. La montagne revêt une importance particulière dans le taoïsme. C’est le territoire des immortels (xianjing) par opposition au territoire des hommes (renjing) plein du vacarme des chars et des chevaux. La contemplation de la montagne va au-delà du simple plaisir esthétique, elle conduit à l’élévation de l’esprit et à la sagesse, à l’union avec le grand Tout. C’est ce que ressent le poète. Mais les mots sont impuissants à rendre compte de cette expérience.  La montagne est tellement importante qu’elle occupe une place privilégiée dans le jardin sous la forme des nombreux rochers qui le parsèment. A noter que le lieu de retraite, que ce soit la hutte du poète ou le jardin du lettré, est toujours relié au monde extérieur. Le microcosme est relié au macrocosme. Dans le jardin cette relation prend la forme de ce que les architectes dénomment l’emprunt de vue (jiejing). Le jardin est apparemment fermé sur lui-même, mais comme il emprunte des éléments à l’extérieur telle une montagne ou une pagode qui restent visibles depuis l’intérieur du jardin, il demeure ouvert sur l’extérieur.

3°) Les liens entre la poésie et la peinture
Horace mais aussi Su Dongpo l’ont dit : la poésie est peinture, la peinture est poésie.
Les éléments contenus dans le poème : la hutte, les chrysanthèmes, le vol des oiseaux retournant à la montagne, la montagne dans le crépuscule entourée de brouillards, le poète contemplant tout ceci constituent une magnifique peinture de paysage. Peut-être ce poème inspirera t-il une peinture à certains talents de la classe de peinture de Chinafi. Ce serait un bel exemple du travail en commun qui peut être fait à partir d’un poème.

Françoise,
Menglei,
Jean-Louis

jeudi 15 janvier 2015

Le chant des Sirènes


Dans un article récent consacré au poème L’aube printanière de Meng Haoran, j’ai transcris trois propositions de traduction. Comment choisir lorsque l’on ne parle pas la langue ?
En fait, comme toute faiblesse cette gageure peut se transformer en force. Elle oblige à travailler avec un locuteur de la langue du texte à traduire, à remonter avec lui au mot à mot et à essayer de retrouver derrière les mots le charme d’un poème.

J’ai trouvé un merveilleux exemple des problèmes posés par la traduction dans un petit livre de Pascal Quignard intitulé Boutès. L’examiner nous fera quitter pour quelques instants la culture chinoise, mais pour mieux y revenir bientôt. C’est l’occasion de visiter un très beau mythe grec. Ces mythes sont souvent tragiques mais ils irriguent notre culture, parfois jusqu’à nos expressions proverbiales.

Dès la fin du Mycénien la légende courut d’une île mystérieuse sur les rives de laquelle les marins périssaient attirés par le chant des Sirènes. Pour échapper à ce danger les navigateurs utilisèrent plusieurs moyens. Certains se faisaient emplir leurs oreilles de cire pour ne pas entendre. Ulysse se fit attacher les pieds et les mains au mât de son navire. Orphée, le premier des poètes, le premier des musiciens lui qui ajouta deux cordes à sa cithare pour qu’elles soient neuf comme les muses employa un autre stratagème. Sur le pont du navire il frappa avec le plectre sa cithare. Il contra ainsi le chant de Ligia, de Leukosia, de Parthénopè. Apollonios de Rhodes dit qu’il repousse leur chant, qu’il cherche à brouiller l’appel de leurs voix par un rythme extrêmement retentissant et rapide.

Pascal Quignard signale que Francis Vian a traduit ainsi le vers 969 des Argonautiques : Orphée triompha du chant des Sirènes. Or, traduit mot à mot, le vers signifie La cithare a violé le chant des vierges. La traduction de Francis Vian est peut-être plus facilement accessible dans un premier temps. Le mot à mot pour être compris suppose un appareil de notes. Mais c’est à ce prix, me semble t-il, que nous est restitué tout le merveilleux de la légende grecque.
A suivre…

Jean-Louis

mercredi 14 janvier 2015

Joyeux anniversaire


Joyeux anniversaire, chère Nicole. Une année pleine de joie, de chansons, d'aventures et de beaux voyages.
Joyeux anniversaire,
Jean-Louis

dimanche 11 janvier 2015

Garlaban




« Ce n’est pas encore une montagne, mais ce n’est déjà plus une colline : c’est Garlaban ! »
C’est en ces termes que s’exprimait Marcel Pagnol au sujet du but de notre promenade Chinafi de ce dimanche 11 janvier 2015.

Rendez-vous est donné au parking de la Font de Mai, début du sentier Marcel Pagnol. Nous nous retrouvons une petite vingtaine de personnes pour cette première randonnée Chinafi 2015.  Avec Cécile, nous sommes contents de faire connaître l’ambiance des sorties Chinafi à notre nièce Yibing ainsi qu’à son ami Fanhao, étudiants au conservatoire de musique de Marseille. Nous sommes aussi accompagnés  de notre amie Patricia. Le temps est avec nous ce matin car la température est plutôt printanière et le vent annoncé n’est pas encore levé. Après un petit massage des cervicales pour se mettre en jambe,  nous voici partis pour la randonnée.

La première partie du sentier nous conduit au domaine de la Font de Mai, une bâtisse provençale où Gamin, Merlin et Safran, les 3 ânes du lieu ont beaucoup de succès auprès des photographes du groupe. Ce bâtiment abrite un petit écomusée qui présente au public l’habitat traditionnel provençal du siècle dernier. Bernadette, qui remplace ce dimanche le gardien de l’écomusée nous accueille chaleureusement et nous guide pour la visite. Elle nous présente les objets du quotidien des habitants de ces collines dont son grand-père faisait partie. On retiendra comme objets originaux : les récipients à fraises ainsi que le tamis à olives. Bernadette met beaucoup de cœur et d’enthousiasme à nous présenter ce musée et nous la remercions chaleureusement. Une phrase en caractères chinois (sans doute la première) est même laissée sur le livre d’or.

Commence alors la montée vers le Garlaban, un sentier caillouteux assez pentu qui nous fait un peu transpirer. Au fur et à mesure que nous nous élevons, le vent se met à souffler de plus en plus fort. Nous décidons de nous arrêter en dessous du sommet pour pique-niquer afin d’éviter de trop nous refroidir. Après le repas,  nous redescendons assez vite et nous nous arrêtons à la ferme d’Angèle. Là, après la photo de groupe, Marie Claude nous fait, dans les lieux mêmes du roman, la lecture du passage de la chasse aux bartavelles de « La Gloire de mon père » de Marcel Pagnol.

C’est l’heure de rejoindre les voitures car Françoise et Jacques nous attendent à leur domicile pour boire le thé et manger la galette des rois et les gâteaux que Françoise a réalisés elle-même. Quel plaisir de retrouver Jean Louis et de s’installer dans une maison accueillante et confortable après cette journée passée dans le vent ! Merci Françoise pour ces délicieux gâteaux. C’est Yibing qui a la chance d’avoir le sujet et qui est couronnée. On lui réclame un air d’opéra qu’elle interprète pour la plus grande joie de l’assistance. La chorale entonne alors les chants choisis pour la soirée du nouvel an prochain. 
C’est maintenant l’heure de rentrer pour tout le monde.

Encore une sortie réussie et de grande qualité.
Merci à Nicole de l’avoir organisée.
Cécile et Olivier  

mercredi 7 janvier 2015

Calligraphie, poésie et musique

Sachant que je m’intéressais à la poésie chinoise, Yves a eu la gentillesse de me transmettre et de m’autoriser à publier la calligraphie, œuvre de son père, qui figure en illustration. Je l’en remercie vivement.

Grâce à Xiaojing nous savons qu’il s’agit de la calligraphie d’un poème célèbre de Meng Haoran (689 - 740) intitulé L’aube printanière.

Xiaojing nous a proposé la traduction que voici :

On dort à l'aube qu'il fait beau.
Pourquoi gémissent les oiseaux?
Hier vent et pluie ont fait du bruit.
Combien de fleurs tombées la nuit

Un grand merci à elle d’avoir proposé sa propre traduction au lieu de copier une des traductions que l’on trouve sur internet. Cette traduction est un excellent point de départ mais elle soulève des interrogations. Or ces interrogations loin de décourager invitent à aller plus loin et à rechercher le sens. C’est parce que dans un premier temps j’ai eu du mal à apprécier les jardins chinois que j’ai voulu entreprendre une recherche sur leur signification.

J’ai trouvé la traduction et l’interprétation suivante dans le blog Pérégrination vers l’Est :

http://florent.blog.com/2007/09/18/aube-du-printemps-un-poeme-de

« Dans mon sommeil, je n’ai pas senti l’aube de printemps venir.
Partout autour s’entend le chant des oiseaux.
La nuit est passée, bruissant de vent et d’averses ;
Combien de rameaux ont dû perdre leurs fleurs !

Il faut savoir que le terme d’aube  désigne en chinois à la fois le lever du jour, et l’éveil spirituel, l’éveil à la connaissance (comme dans 晓得)
Je vois dans ce poème une nostalgie, celle d’un homme empêtré dans son passé (la nuit de l’hiver) plutôt agité (pluie et vent). Les choses changent autour de lui, mais il ne s’y éveille pas (le terme signifie aussi “inconscient”), et se rend compte trop tard qu’il a manqué la beauté d’un instant fugace. »


Dans le blog La pierre à encre j’ai trouvé la traduction suivante due à Paul Demiévelle

Au printemps le dormeur, surpris par l'aube,
Entend partout gazouiller les oiseaux.
Toute la nuit, bruit de vent et de pluie.
Qui sait combien de fleurs ont dû tomber!

L’auteur du blog ajoute et nous rejoignons ici la calligraphie transmise par Yves:
« C'est également une chorégraphie à laquelle nous assistons par le jeu des composants graphiques. Avec quelle élégante sobriété, la forme et le fond s'enlacent. Les images,
très symboliques, nous invitent à d'autres lectures où le paysage extérieur reflète le paysage
intérieur ou encore évoque une situation politique... »

On aperçoit ici les discussions passionnantes que pourraient ouvrir la traduction et l’interprétation des  poèmes chinois.

Mais ce n’est pas tout. Grâce aux références fournies par Xiaojing, j’ai appris et ce fut une surprise que Gustav Mahler avait composé une symphonie Das Lied von der Erde à partir de six poèmes chinois.

Pour ceux qui veulent en savoir plus voici quelques références :


 Le dernier poème de la symhonie L’adieu a été composé par Meng Haoran et Wang Wei et librement adapté par Mahler.

Une traduction du poème
« Je n'irai plus errer au loin,
Mon pas est las, mon âme est lasse.
La terre est la même partout,
Éternels sont les blancs nuages,
Éternellement… »

et l’adaptation de Mahler :
« Où je vais ? Je vais, je vagabonde dans les montagnes.
Où trouver la paix pour mon cœur seul ?
Je cherche ma patrie, ma demeure !
Je n'irai plus jamais errer au loin.
Mon cœur est calme et attend son heure.
La terre bien-aimée fleurit partout au printemps et reverdit…
Partout et éternellement bleuit l'horizon lointain,
Éternellement, éternellement… »

Notez le mot Ewig (éternellement) sept fois répété à la fin du morceau.

Voici un exemple du travail passionnant qui, je l’espère, pourra être continué.
Bonne écoute.




Jean-Louis