Ji
Quan
Tai Ji Quan : Que nous disent ces trois caractères sur cet art martial qui est lui-même une calligraphie tracée dans l’espace par notre corps dans un jeu de courbes et de lignes, dans une alternance yin / yang ?
Anne Cheng (Histoire de la pensée chinoise) nous rapporte cette définition : « Le faîte suprême est tout simplement le principe du Ciel, de la Terre et des dix mille êtres (…) Le faîte suprême n’est qu’un autre mot pour Principe »
Jean Gortais in Tai Ji Quan définit ainsi ces termes : « Tai exprime l’ultime, l’extrême, le suprême. Ji exprime la limite, le faîte. Quan exprime le poing, le combat, l’action….Tai Ji est le principe premier, universel, omniprésent, le grand jeu où s’unissent Yin et Yang, la Terre et le Ciel, le féminin et le masculin, le repos et l’activité. »
Le Tai Ji Quan est l’« action du faîte suprême, il est aussi appelé combat contre l’ombre, il puise sa signification profonde là où l’action et la méditation s’unissent ».
Et Catherine Despeux in Tai Ji Quan, art martial, technique de longue vie : « Ji signifie en premier lieu la poutre faîtière d’une maison. Mais il y a aussi dans ce terme la notion de pivot, d’axe autour duquel s’ordonnent les dix mille transformations, à partir de l’évolution du Yin et du Yang ».
Tai Ji Quan, poing (ou action) du faîte suprême regroupe donc deux principes : le principe universel du jeu du Yin et du Yang et celui du combat ou de l’action, nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur l’importance de ce lien : pensée, intention, action, éclairant la notion trop banalisée ou mal comprise de pragmatisme chinois et mettant l’accent sur la nécessité de la pratique. Mais ce combat est simulé, l’ « adversaire » est une ombre (ou nous-mêmes) et c’est notre voie que nous traçons.
Voici ma tardive et modeste contribution. Merci à Jean-Louis de m'avoir transmis ces superbes calligraphies.
Bonne fin d'année à tous.
Françoise
1 commentaire:
Merci Françoise pour ce message très intéressant.
Progressivement, les notions abordées dans les différents articles se précisent, se complètent et s’éclairent mutuellement. La notion d’intention, une pensée tournée vers l’action, voir caractère Yi par exemple, ou encore le principe universel du jeu du Yin et le Yang, que nous retrouverons à l’œuvre dans le shanshui, l’art des paysages.
J’espère que nous aurons le plaisir de te relire pour nous expliquer l’importance du lien entre pensée, intention, action.
J’espère que d’autres contributeurs voudront bien nous rejoindre et que notre projet de petite introduction à la culture chinoise pourra aboutir.
Merci encore,
Jean-Louis
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