mercredi 19 décembre 2007

Zhong Guo Hua

Zhong Guo Hua, la peinture chinoise

Nous abordons avec cette calligraphie le domaine passionnant de la peinture chinoise.

Je propose de commencer par une citation d’Anne Kerlan-Stephens extraite du recueil « Du visible au lisible » Editions Philippe Picquier. L’auteur s’intéresse au support de la peinture et montre comment celui-ci va conditionner l’attitude du spectateur.

« La nature d’un objet d’art tient autant à l’objet lui-même qu’aux usages qui en sont faits. Ainsi une peinture est en Chine un objet bien différent de cette surface unidimensionnelle, de bois, de papier ou de toile que l’on connaît en Occident, d’une part parce qu’elle est présentée sur des supports différents, rouleaux, éventail ou feuilles d’album, d’autre part parce qu’elle appelle des pratiques de contemplations autres. Les peintures n’étaient pas toujours accrochées, et lorsqu’elles l’étaient, c’était pour de courtes périodes. Les rouleaux horizontaux n’étaient pas vu dans leur entier d’un seul coup d’œil, on les examinait progressivement sur des tables réservées à cet usage ; quant aux rouleaux verticaux, ils étaient aussi souvent déroulés devant le spectateur, qui soit les tenait entre ses deux mains soit les regardait en se tenant assez près. Ce spectateur, pour qui regarder une peinture signifiait aussi la manipuler, intervenait très souvent en portant des inscriptions soit directement dans l’espace pictural, comme les peintres, soit en d’autres endroits du rouleau…..
Une telle pratique tend à effacer la distinction faite entre auteur et spectateur et amène à poser la question de la définition de tels termes selon la culture chinoise traditionnelle : le spectateur est aussi un acteur, qui tend à transformer et à réitérer la valeur artistique de l’objet considéré. »

Nous pouvons retenir deux grands traits dans cette présentation :
- une préférence chinoise pour une découverte progressive de l’œuvre d’art : peinture, jardin, roman…Nous verrons que cette préférence pour la découverte progressive s’étend aussi à l’expression des sentiments.
- la place accordée aux commentaires du récepteur

Ces deux caractéristiques ont un même résultat : rééquilibrer les rôles respectifs de l’auteur et du spectateur en accordant un rôle plus actif à celui-ci.

Nous le verrons dans les prochains articles.
A suivre…
Jean-Louis

2 commentaires:

Anonyme a dit…

你好
La peinture chinoise était donc bien avant le blog adepte de l'interactivité
Ici en l'occurence voici le lieu des commentaires ...

le lecteur spectateur devenu acteur

Anonyme a dit…

中国画
certes pour notre apprentissage du chinois on apprécie la simplification des caractères

néanmoins on voit qu'ils ont perdu parfois des éléments essentiels

les responsables vont ils finir par se manifester ?

j'en doute...

toutefois j'espère bien connaitre un jour les règles qui ont régi les modifications