samedi 15 décembre 2007

Xiang Zheng 2ème partie


Xiang Zheng, en cursive : symbole

Il est intéressant de noter l’étymologie du mot symbole. Le mot symbole dérive du grec sumbalein qui signifie joindre, se rencontrer. Le symbole est au sens propre et originel en Grèce antique un tesson de poterie cassé en deux morceaux partagés entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement L’antonyme du symbolique, c’est le diabolique : ce qui divise. Le diabolique est au sens propre pour les Grecs le bâton qui semble rompu lorsqu’il est plongé dans l’eau ; au sens figuré, c’est l’apparence trompeuse. Ce qui est trompeur, fait croire à la cassure et relève de l’illusion des sens est de l’ordre du diabolique ; ce qui rapproche, reconstitue l’unité ou la totalité originelle en dévoilant du sens est de l’ordre du symbolique.

Comme l’exprime la belle image des tessons de poterie qui se rejoignent, dans la pensée symbolique, le sens naît de la mise en relation, de la mise en correspondance, de la complémentarité des éléments.
Cela me fait penser à un beau texte que François Cheng consacre au peintre Chu Ta.
« Il n’est pas de sujet majeur qu’il n’ait traité…Arbres et Rochers, Fleurs et Oiseaux, etc… Cette division traditionnelle des sujets, fondée sur la notion de complémentarité entre les différents règnes de la nature, ne pouvait que combler un esprit profondément blessé par les dissonances du monde et visiblement soucieux de retrouver, jusque dans les plus humbles choses, cette harmonie paisible que la vie lui avait si souvent refusée. Le bestiaire et l’herbier de Chu Ta, où cohabitent sans heurt visions iréniques et violentes, ne sont au fond que l’expression d’un désir éperdu de réconciliation. »
A suivre,
Jean-Louis

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Harmonie paisible", un but, un rêve