samedi 29 décembre 2007

Shitao : Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère


En complément aux articles sur la peinture, voici des extraits de : Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère de Shitao avec les commentaires de Pierre Ryckmans.
(Le texte de Shitao est en caractères gras)
Le traité de Shitao se présente extérieurement comme un manuel de peinture, divisé en chapitres analytiques. Mais à la lecture, il révèle aussitôt une double originalité essentielle qui ne trouve de répondant dans aucune branche de la littérature esthétique : il s'agit en effet d'un ouvrage exclusivement philosophique, dont la pensée est organisée en un système synthétique.
Shitao fonde sa pensée hors du temps, au-delà des oeuvres et des écoles ; il ne s'occupe ni des peintres ni des peintures, mais du Peintre et de la Peinture ou, plus exactement de l'Acte du Peintre.
Il incarne de manière exemplaire l'attitude du peintre chinois, épurée jusqu'en ce qu'elle représente de plus universel, c'est-à-dire, la vision de l'homme agissant en communion avec l'Univers.

Chapitre I - L'Unique Trait de Pinceau
Dans la plus haute Antiquité (Etat de Nature, antérieur à l’Histoire), il n'y avait pas de règles ; la Suprême Simplicité ne s'était pas encore divisée.
Dès que la Suprême Simplicité
(expression taoïste. Le sens originel du mot est celui d'un bloc de bois brut, non taillé) se divise, la règle s'établit.
Sur quoi se fonde la règle ? La règle se fonde sur l'Unique Trait de Pinceau.
L'Unique Trait de Pinceau est l'origine de toutes choses, la racine de tous les phénomènes ; sa fonction est manifeste pour l'esprit, et cachée en l'homme, mais le vulgaire l'ignore.
Par le moyen de l'Unique Trait de Pinceau, l'homme peut restituer en miniature une entité plus grande sans rien en perdre : du moment que l'esprit s'en forme d'abord une vision claire, le pinceau ira jusqu'à la racine des choses.
S'abandonnant au gré de la main, d'un geste, on saisira l'apparence formelle aussi bien que l'élan intérieur des monts et des fleuves, des personnages et des objets inanimés, des oiseaux et des bêtes, des herbes et des arbres, des viviers et des pavillons, des bâtiments et des esplanades, on les peindra d'après nature ou l'on en sondera la signification, on en exprimera le caractère ou l'on en reproduira l'atmosphère, on les révèlera dans leur totalité ou on les suggérera elliptiquement.

Ce sont juste quelques citations dont je ne sais si elles pourront présenter un intérêt dans la publication à venir mais que j'ai plaisir à faire partager.
A l'année prochaine!
Françoise

3 commentaires:

Anonyme a dit…

谢谢

Chère Françoise
ton article est fort interessant néanmoins je dois humblement te l'avouer je n'ai pas tout compris
mais rassure toi je ne suis pas une référence et de ce fait cela n'enlève rien à ton mérite
j'attends les commentaires de visiteurs + avertis que moi

le blog de chinafi a dit…

Chère Nicole,
Merci de me lire même un 30 décembre. Si tu m'autorises cette appréciation, tu es trop modeste! On peut avoir une compréhension globale d'un texte sans avoir l'érudition nécessaire pour en maîtriser tous les éléments. Je n'ai que le mérite d'avoir renconté ces textes et de les faire suivre.
A bientôt.
Françoise

Anonyme a dit…

Merci Françoise pour cette transmission, bien dans la tradition chinoise.
Cet article me semble bien avoir sa place dans la future publication.
C'est une excellente introduction à un prochain article sur le "trait" que trace le pinceau

François Cheng a consacré un livre magnifique à Shitao. c'est un grand bonheur de le lire.
Jean-Louis