mercredi 5 mars 2008

Commentaire à l'article "Des mathématiques"

Ne parvenant plus à enregistrer de commentaire après celui d'Olivier, je publie ici un commentaire à l'article de Françoise :

Merci Françoise pour ce bel article qui montre bien comment dans la culture traditionnelle chinoise tout se tient et comment chaque discipline peut apporter des lumières aux autres.

Tu avais déjà souligné les rapports entre la calligraphie et les arts martiaux.

Nous les retrouvons à propos du carré et du rond.

Les différents styles de calligraphie ne sont pas étanches et souvent le calligraphe va marier les formes carrées de la régulière avec les formes arrondies de la cursive. Or, nous dit Jean-François Billeter, « le carré et le rond ne sont pas dans la pensée chinoise traditionnelle des abstractions géométriques, mais un couple de notions désignant des qualités antithétiques et complémentaires. Le carré englobe tout ce qui est discontinu, composé, construit et statique tandis que le rond comprend tout ce qui est continu, simple et agissant. Comme les autres couples de notions familières à la pensée chinoise, ils servent moins à classer des objets distincts qu’à rendre compte, par leurs combinaisons, de phénomènes concrets : tout phénomène est conçu comme une combinaison de qualités relevant du carré et de qualités relevant du rond. Au carré et au rond correspondent sur un autre plan la Terre et le Ciel et, sur un plan encore plus abstrait, le yin et le yang, de sorte que tout phénomène peut également être conçu comme une combinaison de qualités terrestres et de qualités célestes ou de qualités yin et de qualité yang. Quel que soit le langage choisi, tout phénomène est toujours une totalité complexe animée d’un dynamisme intérieur, où se réalise concrètement l’union changeante des contraires. On voit qu’en parlant du carré et du rond , Jiang Kui éveille dans l’esprit du lecteur chinois des associations d’une grande richesse : il assimile le dynamisme interne des formes calligraphiques au dynamisme de la réalité même. La grande calligraphie réalise, comme le monde lui-même, l’union perpétuellement renouvelée des contraires.»

De la même manière le but du Tai Ji Quan rejoint l'objectif que se fixe le sage ou le calligraphe : il s'agit de redécouvrir le naturel. Il s'agit comme le note Stéphane Feuillas de "laisser la place au libre jeu des forces qui gouvernent la vie, le corps et l'esprit".

A bientôt,

Jean-Louis

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