mardi 18 août 2009

Six récits au fil inconstant des jours ...


Dans le jardin de son enfance, Shen Fu s’absorbait dans la contemplation des herbes qui se transformaient en forêts, des insectes et des fourmis qui prenaient l’allure de fauves en maraude, de moustiques qui devenaient des hérons transportant des immortels.

Ce don de s’émerveiller devant les choses de la vie, Shen Fu (1763 - ?) le conserve à l’âge adulte et nous le fait partager dans ses « six récits au fil inconstant des jours » où il raconte sa vie de tous les jours.

Shen Fu a une épouse, Yun, qu’il chérit tendrement. Peu d’argent rentre dans le ménage qui vit d’expédients. Mais ce don d’émerveillement qu’ils partagent tous les deux, cette faculté d’accueillir sous toutes les formes la beauté des jours qui passent va les aider à transformer une chaumière en palais, des livres dépareillés sont ratepassés et deviennent « Le Trésor des laissés pour compte ». Et le manque d’argent n’empêche pas de se réunir entre amis ou de contempler la lune allongés sur une barque.
Bien sûr la vie n’est pas toujours facile et l’un des récits porte le titre de « souvenirs amers : les épreuves ».
Mais l’on aurait souhaité être les amis de ce couple qui nous dit Simon Leys, le traducteur « détient un secret dont nous avons besoin aujourd’hui comme jamais – le don de poésie, lequel n’est pas le privilège de quelques prophètes élus, mais l’humble apanage de tous ceux qui savent découvrir, au fil inconstant des jours, le long courage de vivre, et la saveur de l’instant ».

On souhaiterait tout citer de ce merveilleux petit livre qui est agrémenté d’une préface, d’une posteface et de nombreuses notes très intéressantes du traducteur.
Je me contenterai de citer un bref passage qui donnera peut-être des idées aux amateur(trices) de thé (encore que dans nos régions les lotus soient rares…)

« En été, quand les lotus commençaient à fleurir, Yun emballait quelques feuilles de thé dans un petit sachet de gaze, qu’elle allait déposer le soir dans une corolle de lotus avant que la fleur ne se refermât, et le matin dès que le lotus se rouvrait, elle reprenait le sachet ; avec de l’eau de source, nous en faisions alors un thé dont l’arôme était d’une délicatesse suprême ».

Bien entendu, je tiens ce petit livre à la disposition de ceux qui souhaitent le lire car il n’est pas de plus grand plaisir que de partager ce que l’on aime avec ceux que l’on aime.
Jean-Louis

6 commentaires:

Nicole a dit…

Ton récit me donne bien envie de lire ce bouquin.
Je veux bien que tu me le prêtes

Nicole

Jean-Louis a dit…

Pas de problème.
Je l'emmène la prochaine fois que l'on se voit.
Jean-Louis

Anonyme a dit…

Bonjour à tous les deux et à tous,
Si tu es d'accord jean-louis,je prendrais bien la suite après Nicole,car ce que tu as joliment dit de cet auteur me donne vraiment envie de mieux le connaître..
annie

Jean-Louis a dit…

Pas de problème, je suis content que ce petit livre soit lu.
Jean-Louis

Anonyme a dit…

3ème sur la liste!

Nicole a dit…

J'ai lu le livre, j'ai adoré la 1ere partie qui m'a fait rêver, la complicité de Shen Fu et Yun est merveilleuse.
J'ai admiré Yun aux idées si avant gardistes (comme je les aime...)

Merci Jean Louis

J'attends avec impatience les commentaires des lecteurs à venir.