dimanche 15 septembre 2013

Légendes, poésie et émotion dans le parc de Saint Pons, la nuit



Nous avons rendez-vous, ce samedi, dans le cadre magnifique de la maison forestière du parc de Saint Pons pour la fameuse randonnée nocturne attendue depuis longtemps. Sur le parking nous retrouvons des amis que nous n’avions pas vus de tout l’été. Nous échangeons nos souvenirs de vacances.

Jean-Marc nous propose une première promenade avant le repas. Il est environ 19h00, les visiteurs sont partis, le parc est à nous. Nous avons de la chance. Le vent qui soufflait ces derniers jours s’est calmé, la soirée est délicieuse. Nous voilà partis sur le petit chemin de terre longeant la rivière traversée par des jolis ponts de bois. Jean-Marc nous propose une première halte pour nous présenter le « lac » de Saint Pons. Il s’agit d’un grand bassin assez profond peuplé de nombreux poissons et de canards. Nous avons effrayé un héron qui se réfugie dans un arbre. Il s’agit de la réserve d’eau de l’ancienne blanchisserie qui occupait les locaux de l’actuelle maison forestière. Il y a une vingtaine d’années un courageux pilote d’hélicoptère n’a pas hésité à contourner les obstacles pour venir puiser l’eau permettant d’éteindre un incendie qui menaçait le parc. Jean-Marc nous montre un balai de sorcière. Sur certains arbres, notamment les résineux, une partie du feuillage forme une boule. Ce phénomène, sans danger pour l’arbre, est dû à des insectes qui parviennent à bloquer la sève.

Nous repartons en continuant à longer la rivière et les cascades. Notre guide nous montre une liane ornée de fleurs qui se nomme clématite. Les chèvres en raffolent et elle remplaçait parfois le tabac du temps de Pagnol. Puis Jean-Marc nous fait arrêter devant une formation rocheuse que l’on appelle le crâne. On peut effectivement reconnaître des orbites dans deux cavités rocheuses. Au néolithique, il y a environ 12 000 ans, ces grottes étaient habitées. On a retrouvé des fragments de poteries, des bijoux et des peintures rupestres.

Nous voici maintenant devant une petite chapelle du XIII° siècle qui fut la première église de Gémenos. En effet avant que les marais de la plaine soient asséchés, le village se trouvait à cet emplacement. Tout à l’heure Jean-Marc nous en montrera quelques vestiges. Nous pénétrons dans la chapelle où l’on a découvert il y a quelques années un trésor conservé, aujourd’hui, à l’Hôtel des Monnaies de Marseille. Mais le véritable trésor de cette chapelle c’est une espèce de chauve-souris rare et en voie de disparition qui vient nicher ici toutes les années en pénétrant par la petite lucarne que vous pouvez voir sur une des photos. Une chapelle transformée en maternité pour chauve-souris, voilà une bien jolie histoire qui me rappelle la nouvelle de Marguerite Yourcenar « Notre Dame des hirondelles ». Peut-être ces chauve-souris, comme les hirondelles de la nouvelle, sont d’anciennes divinités païennes protégées par la Vierge. On se plait à imaginer que les anciennes croyances que l’on célébrait ici sont maintenant réconciliées dans ces petits animaux.
Nous arrivons dans un autre lieu chargé d’histoire qui sera la future entrée du parc. Entre autre chose, ce lieu fut une ancienne tannerie. Il est maintenant en voie de réhabilitation grâce à un chantier de réinsertion. Nous étions venus ici, il y a environ deux ans et nous pouvons mesurer l’avancée des travaux.

Mais il est temps d’aller diner. Nous rejoignons la maison forestière en longeant un parc où gambadent des chevaux. Jean-Marc les appelle par leurs noms. Ils accourent pour manger le pain que leur distribuent nos jeunes amis.
Pour nous restaurer nous nous installons sous le figuier. Jean-Marc apporte des petites bougies. C’est romantique à souhait. Comme d’habitude c’est un véritable festin où victuailles et boissons ne manquent pas.

Après le repas nous repartons pour la randonnée nocturne proprement dite. Notre guide nous recommande le silence et de n’éclairer nos lampes de poche que lorsque c’est nécessaire. Nous pourrons ainsi mieux sentir le charme de la forêt. En route, il nous montre les lieux particulièrement porteurs d’énergie. En voici un, par exemple, où se trouve un arbre dont le tronc s’est diversifié en neuf rameaux. Par les soirs de pleine lune on peut voir une fée en robe blanche venir y danser. Dernièrement on a pu apercevoir deux loups dans le parc. Un délicieux frisson de peur parcourt les participants. Voici les fameux arbres jumeaux que nous connaissons bien. Si l’on assoit entre eux on trouvera dans l’année son promis ou sa promise.

Nous nous arrêtons. Jean-Marc nous demande d’écouter en silence le bruit de l’eau. Combien de sources entendons-nous ? Il y en a au moins trois ou quatre provenant de lieux différents.

Nous arrivons à l’Abbaye et pénétrons dans sa magnifique nef. Des chaises ont été installées pour le concert de demain. Jean-Marc nous raconte l’histoire de l’Abbaye que l’on ne se lasse pas d’entendre. Chaque fois je pense au courage de ces moniales qui durent faire face à tant d’adversité. L’Abbaye ne fut jamais terminée. Ce fut pourtant une Abbaye mère qui eût, entre autres « filles», l’Abbaye du Thoronet. Il semble que la raison de l’inachèvement soit des problèmes dûs à une source qui jaillit par temps de pluie et inonde les soubassements de l’Abbaye. Jean-Marc nous fait remarquer, avec raison, que les magnifiques monuments que nous pouvons admirer ont été édifiés après de nombreux échecs, de nombreuses déconvenues. Pourquoi avoir choisi un endroit si peu propice à la construction ? Peut-être, comme le dit Françoise, a-t-on voulu conserver l’emplacement d’un ancien lieu de culte.

Notre ami éclaire l’estrade où se produisent les artistes. Notre chère chorale, peut-être un peu troublée par la beauté du lieu, fait de son mieux sous les applaudissements d’un public bienveillant. Olivier et Feng nous ferons ensuite le plaisir d’interpréter deux airs de hulusi. Nous terminons notre randonnée par un petit tour dans le cloître. Notre sortie fut couverte par de nombreux reporters : Jean-Mi, bien sûr, mais aussi la maman de Fan Lu qui prit au moins 300 photos pendant notre soirée qui se trouvera peut-être bientôt exposée à Shangaï.

Sur le chemin du retour, Alice et Cui Dian me disent que nous aurons de nombreux nouveaux venus à la chorale ce mardi. Au moins huit qui viennent d’arriver en France qui seront nos nouveaux compagnons de chant et de randonnées pour l’année qui vient.

Voilà. Ce fut "top" comme me dit Anne, dans la voiture, en rentrant.

Un grand merci à Jean-Marc pour sa disponibilité malgré un emploi du temps très chargé. Comme toujours il sait nous faire partager ses connaissances de la faune et de la flore. Il nous raconte les histoires et les légendes qui donnent tout leur charme aux lieux que nous parcourons. Un grand merci à Françoise qui sait s’accommoder avec efficacité des surprises et des aléas inévitables dans l’organisation de nos rencontres.

Pour terminer un petit rappel de nos prochains rendez-vous :
- Le 22 septembre la journée de la Paix à Aubagne. Allez nombreux sur le stand de « Volontariat en Inde » tenu par Françoise, Cécile et Olivier
- Le 28 septembre : conférence sur la musique chinoise par Corinne Nouvel et Olivier
- Le 4 Octobre conférence par Joël Bellassen sur la langue chinoise
A bientôt,
Jean-Louis

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Très très bien, J'aime le parc!---Alice

Françoise a dit…

De mieux en mieux les reportages!
Ce fut en effet - comme toujours avec Jean-Marc - une soirée intense.
Un plaisir aussi de retrouver des amis, de faire la connaissance de la maman de Fan, dynamique photographe.
merci pour l'annonce de la Colombe d'Aubagne et à bientôt.

nicole a dit…

Bisous depuis Uxmal

gaoxiao a dit…

il faut également remercier jean louis notre petit reporter du XXI iéme siècle qui tel Tintin fait le tour du monde et nous le raconte ...même si prés de chez nous .

MICHEL a dit…

Quelle lecture passionnante, grâce au talent de narrateur de notre ami Jean-Louis. Etant à SHANGHAI et n'ayant pu être malheureusement parmi vous j'ai l'impression d'avoir été présent à cette soirée magique. De le fée qui danse dans le arbres aux nones priant dans cette abbaye fermons les yeux...nous y sommes...grâce à notre narrateur qui sait si bien raconter les choses. Bravo et Merci Jean-Louis. J'ai rêvé ...le temps d'une ballade nocturne à Saint Pons.
MICHEL