dimanche 28 février 2010

Matteo Ricci, un ami venu de la Renaissance





Je connaissais le nom de Matteo Ricci et quelques bribes de son histoire. Au cours d’une très belle conférence, Françoise a su nous en faire un ami.
Elle nous a fait découvrir une personnalité remarquable dotée d’une grande intelligence, d’une passion pour l’étude et d’un courage exceptionnel.

Une passion pour l’étude et la transmission du savoir. Matteo Ricci pouvait faire sienne la devise de Confucius : « Etudier sans relâche, enseigner sans se lasser ». Comme l’a souligné Françoise, Matteo Ricci fut un formidable passeur de savoirs. En Chine, il a apporté ses connaissances en matière d’astronomie, de mathématiques, de cartographie…En Occident, il a fait connaître les classiques chinois, le système du recrutement des fonctionnaires par des examens et bien d’autres choses qui ont eu une grande influence sur l’Europe des Lumières. Il a rédigé le premier dictionnaire du chinois vers une langue européenne (le portugais).
Parallèlement, Françoise nous a montré son courage et sa ténacité exceptionnelle. On le chassait par la porte, il rentrait par la fenêtre.

La conférence de Françoise était émaillée de belles citations qui nous rendaient le personnage très proche. Il a éprouvé les mêmes difficultés que nous à apprendre le chinois, à reconnaître les tons. Mais, lui, les a surmontées.

Il préférait convaincre plutôt qu’imposer ses opinions :
"Je crois que nous n'ouvrirons plus d'église, mais une maison à prêcher et nous dirons la messe en privé dans une autre chapelle[...]car on prêche davantage et avec plus de fruit par des conversations que par des sermons."

Bref, sa vie et son œuvre marquent une étape importante dans la connaissance et la compréhension mutuelles de la Chine et de l’Occident. Il n’est pas étonnant qu’un de ses ouvrages les plus célèbres écrit en chinois soit le Traité de l’Amitié et que, comme nous l’ont dit les étudiantes chinoises présentes, encore aujourd’hui, une page lui soit consacrée dans les manuels d’histoire chinois.

On peut, je crois, mesurer le succès d’une conférence au silence qui règne dans la salle pendant que parle l’orateur et hier on aurait pu entendre une mouche voler tant les auditeurs étaient attentifs

Cette conférence donne envie de s’attaquer à d’autres sujets : l’Art des jardins, Confucius…

Après l’intervention de Françoise, nous avons bu le thé dans le cadre sympathique du restaurant, salon de thé qui nous a accueillis et qui est situé 3 rue des abeilles. Chinois et Français, assis à la même table, nous avons parlé de la Chine et de la France et cela un peu grâce à Matteo Ricci.

Bravo et merci Françoise.
Jean-Louis

5 commentaires:

Nicole a dit…

Quelle prouesse inimaginable : être précurseur dans l'apprentissage du cantonnais puis du mandarin
partir à l'age de 25 ans en Chine et se fondre à une société si différente de la notre, la comprendre et s'y intégrer
chapeau bas
restons humble devant un tel personnage
merci Françoise pour cette leçon de partage

Pépin de grenade

Anonyme a dit…

Quel dommage d'avoir raté ces deux conférences ( celle de J.L puis celle de Françoise) L'article de Jean-Louis me met l'eau à la bouche....Ne serait-il pas possible de les refaire d'ici quelque temps, après avoir fait un sondage sur le nombre de personnes éventuellement intéressées ??
A bientôt
Annie

Olivier a dit…

Merci Françoise pour cette passionnante conférence sur Li Madou 利玛窦.

Comment se fondre dans une culture sans oublier la sienne, c’est le grand défi des jésuites et c’est ce qu’a si bien réussi 利玛窦 en Chine à tel point que ses proches chinois n’ont pas discerné sa mission : pourquoi est il venu ?

Je recommande le livre passionnant de Jean Lacouture sur les Jésuites.

L’acculturation a-t-elle encore un sens aujourd’hui, à l’heure de la mondialisation ?

Merci encore à vous deux, Françoise et Jean Louis, pour ces bons moments de vie, on en redemande.

Olivier

Anonyme a dit…

Merci à Jean-Louis et aux commentateurs, l'ambiance attentive et amicale était très stimulante, on recommencera!

JP Lançon a dit…

Je regrette encore de ne pas avoir pu écouter la conférence de Françoise. J'ai d'abord connu Matteo Ricci par les cours de culture chinoise à la fac. Dernièrement j'ai été amené à lire un document pour aider une jeune chinoise à le comprendre. Dans ce document j'ai appris que Matteo, pilier de la religion catholique avait découvert en Chine non pas une bande de sauvage mais une société où il y avait une morale, un sens de la vie sociale qui n'avait rien à envier à l'enseignement de l'église catholique. C'est cette impression que j'ai eu aussi il y a plus de vingt ans à Chongqing. Elle dure encore.
JP Lançon