lundi 9 juin 2014
Saint Jean de Garguier
Connaissez-vous Saint Jean de Garguier ? Je dois avouer que jusqu’à ce dimanche de la Pentecôte j’en ignorais jusqu’au nom. Il s’agit d’un petit hameau situé sur la commune de Gémenos qui va être aujourd’hui le point de départ de notre randonnée. Nous avons rendez-vous sur le parking de la chapelle et lorsque nous arrivons Anne, Béatrice et moi, nous sommes salués par les sourires et les signes de la main des participants déjà présents. Voilà une journée qui commence bien !
Françoise et Dan sont en grande discussion avec une correspondante de La Provence qui demande des précisions sur les activités de Chinafi. Surveillez votre journal. Peut-être ferons-nous l’objet d’un article.
Mais la randonnée va commencer. Jean-Marc nous explique que Saint Jean de Garguier est situé sur un important site archéologique. A l’époque gallo-romaine, Locus Gargarus était un comptoir presque aussi important que Massilia. Nous en apercevons les vestiges sous la forme d’un petit mur protégé par un grillage. Jean-Marc nous prévient que nous allons avoir chaud. La suite des évènements devait lui donner raison.
Nous quittons la route asphaltée pour prendre sur la droite un petit chemin qui nous conduit au vallon de Tuny. D’abord en corniche et dominant la plaine, le sentier peu à peu s’élève dans la garrigue. Le soleil darde. Nous oublions notre fatigue en écoutant les explications de Jean-Marc. Francis me dit : "c’est une encyclopédie". Ce n’est pas un mince compliment dans la bouche de Francis expert en botanique. Non seulement, Jean-Marc connait le nom de chaque fleur, plante, arbuste du chemin mais il peut nous éclairer sur leur histoire, nous dire le parti qu’en ont tiré les hommes au cours des siècles. Il nous dévoile la richesse de la nature qui nous entoure qui sans ses explications nous aurait en grande partie échappée. Une rando avec Jean-Marc c'est une promenade dans les paysages provençaux mais c'est aussi un voyage dans l'Histoire et les légendes.
Voici le laser d’Europe que les fleuristes teignent de différentes couleurs pour orner les bouquets. Voici les genets d’Espagne si nombreux en cette saison qui décorent nos routes et la garrigue de leur belle couleur jaune. A l’intérieur des fleurs se trouve un petit crochet garni de pollen qui s’accroche aux abeilles qui viennent les butiner permettant la fécondation du pistil d’une fleur femelle. Un peu plus loin notre guide nous montre des aphyllanthes de Montpellier. Ce sont de petites fleurs bleues que l’on surnomme l’œillet bleu de Montpellier. Elles sont nombreuses au printemps dans les collines provençales. Si on les presse il en sort une goutte de nectar sucré, parait-il excellent. Le jeune André entend le cri d’un oiseau. C’est une fauvette qui s’alarme de notre pénétration dans son territoire. Attention une fiente de renard remplie de noyaux de cerises ! Apparemment cet animal raffole de ce fruit. Il a dû les chercher loin car l’on n’aperçoit aucun cerisier dans les parages.
Nous pénétrons dans un petit sous-bois. Enfin un peu d’ombre. Nous faisons une halte bienvenue. Jean-Marc nous encourage à boire. Nous en profitons aussi pour nous badigeonner abondamment de crème solaire. Les papillons volent autour de nous. Un a même la gentillesse de se poser sur la jambe de Francis pour se faire prendre en photo.
La marche reprend bientôt. Nous apercevons la chapelle Saint Clair, un des buts de la promenade. Comme elle nous parait haut et loin ! Au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude nous commençons à découvrir la mer et les maisons de Marseille. J’accélère un peu le pas pour profiter des explications de Jean-Marc qui nous présente les amélanchiers aux fleurs étoilées généralement blanches. Dans l’Europe médiévale, l’amélanchier était surnommé l’arbre aux oiseaux. On le trouvait dans les jardins des simples des cloîtres et des monastères. Avec ses fruits on fait de la confiture. Voici les fleurs bleues ou blanches du lin et le sorbier domestique aux fruits rouges. Voici une touffe verte de pèbre d'ail qui a donné son nom à de nombreux restaurants (il y en a un excellent portant ce nom près de chez moi à Lauris). Anne aperçoit une plante rampant sur le sol. C'est "l'herbe aux femmes battues". Autrefois les mendiants s'en frottaient les membres pour avoir des cloques et inspirer la pitié.
Encore un petit effort et nous arrivons à Tuny où nous allons déjeuner. Ce refuge nous accueille pour une pause bienvenue. A l’extérieur une citerne distribue de l’eau bien agréable pour se rafraichir le visage et se laver les mains. Comme toujours nous partageons nos provisions. Un membre de l’équipe de Jean-Marc apporte des bouteilles d’eau fraiche. C’est super. Rien ne manque, pas même le café et le melon apportés par Danielle. Après le repas nous nous retirons à l’ombre de grands arbres pour une petite sieste ou pour discuter des prochaines chansons de notre chorale ou encore du commentaire affligeant rédigé par un auteur anonyme en réponse à l’article d’Yves.
Nous reprenons notre marche pour rejoindre la grotte de la Vierge. Une étroite fissure dans le rocher en signale l'accès. Notre guide nous raconte son histoire. Autrefois, une famille s’était perdue dans les collines en plein hiver. Elle trouva refuge dans cette grotte et lui dut la vie sauve. Depuis cette grotte est consacrée à la Vierge. Nous pénétrons dans la grotte par groupe de cinq ou six en enjambant un arbre qui a eu la bonne idée de pousser là. A la lueur des torches nous apercevons une petite statue de la Vierge devant laquelle nous faisons un vœu qui, nous assure Jean-Marc, sera exaucé.
Nous quittons l’agréable sous-bois qui borde la grotte. Le chemin s’est élargi, il est devenu plus facile. Les discussions vont bon train. Nous évoquons la symbolique de la Pentecôte. Nous croisons de nombreuses immortelles. J’ai souvent entendu parler de cette fleur et je savais que notre ami Georges en avait un bouquet sur sa fenêtre qu’il arrosait de pleurs. Mais je la découvre aujourd’hui. Cette plante doit son nom, non pas au fait qu’elle ne meurt jamais mais parce qu'il est possible de conserver ses fleurs jaunes pendant de nombreuses années. Un bouquet d’immortelles garantit le bonheur dans la maison. Enfin sauf si votre amie est au diable partie un 22 septembre. Jean-Marc nous montre des sables marins. La mer recouvrait cet endroit, il y a des millions d’années.
Bientôt la chapelle Saint Clair nous domine fièrement. Nous nous sommes promis d’aller chanter là haut, Jacques a porté les textes et ce n’est certainement pas le petit ramponneau qui reste à gravir qui va nous arrêter. De la chapelle la vue est superbe, les ruines du XIIIème siècle sont belles. Pour la première fois sans doute depuis leur construction, les murs entendent des chants chinois. Non sans mérite notre chorale chante Peng You, la jeunesse, Belle Ile en mer. Notre cher public est un peu distrait mais nous lui pardonnons bien volontiers à cause de la fatigue.
Nous descendons doucement par un chemin pierreux en direction du parking. Près de la chapelle de Saint Jean de Garguier, Jean-Marc nous montre les robinets d’eau potable. Quel bonheur ! Nous redécouvrons les joies simples comme boire de l'eau fraiche lorsque l'on a très soif. Nous avons de la chance, la chapelle vient d’ouvrir ses portes. Elle est bâtie sur l'emplacement d'un temple gallo-romain, lui même érigé, sans doute, sur un lieu de culte plus ancien. Nous admirons l’autel baroque et les nombreux ex-voto, particulièrement Anne touchée par l'Esprit Saint.
Après un coup d’œil au prieuré dont les murs en pierre ont été revêtus d'un crépi jaune au grand regret de Jean-Marc, nous regagnons le parking où nous nous séparons en nous promettant de nous revoir mardi pour la chorale et l’ouverture du festival du cinéma chinois.
Une magnifique journée de l’avis de tous les participants.
Un grand merci à Jean-Marc pour sa conduite et ses explications dont je n’ai donné ici qu’un faible aperçu. Un grand merci à Françoise pour avoir organisé cette rencontre. Une pensée particulière pour ceux qui, en raison de la chaleur, ont connu quelques difficultés pendant la randonnée et qui n’ont pas abandonné.
Jean-Louis
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5 commentaires:
Comme toujours, un super et rapide compte rendu (tu le rédiges la nuit?)
Un magnifique journée, par un 1er dimanche d'été et une ambiance très amicale. Ce fur parfait. Merci à Jean-Marc et à tous.
Je n'ai pu être avec vous hier mais grâce à cet article très bien illustré je partage qque peu cette sortie.
Merci
c'est vraiment un très bon et heureux souvenir pour moi malgré il fait chaud~O(∩_∩)O~
En effet il faisait chaud très chaud même mais la journée fut très agréable et l'arrêt BISTROT à Roquevaire nous a remis en forme.
merci à Jean Marc, Françoise et les participants tous de bonne humeur malgré le chaleur ambiante!!!
amicalement
Anne
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