vendredi 26 avril 2013

Champ harmonique



Yves et moi, arrivés un peu en avance, devant l’arrêt du 19, place Castellane, nous nous demandons qui fera partie de notre expédition au champ harmonique.
Progressivement notre sympathique petit groupe se constitue. Je pensais que nous serions un peu plus nombreux. Mais il semble que nous soyons en concurrence avec un navire chinois qui fait escale à Toulon. Que voulez vous, le prestige de l’uniforme ! Nous ne pouvions pas lutter. Nous sommes quand même une dizaine composés de permanents et de quelques intermittentes de la chorale. En bon berger, Cui Dian rassemble son troupeau et fait signe à la dernière brebis égarée, notre chère Vicky, qui se précipite en courant dans le bus. La longueur du trajet nous permet d’entendre les aventures de Colette et Ludivine en Grèce. Nous faisons connaissance avec un sympathique pêcheur à la retraite qui nous raconte sa vie. On lui a écrit son nom en chinois. Mais il est bien embêté car il ne sait plus dans quel sens il doit tourner la feuille. Le bus est bondé. Mais qu’à cela ne tienne nos amis chinois apprennent aux Marseillais comment un siège peut facilement contenir deux voire trois personnes.

A l’entrée du site nous sommes accueillis par un gentil bénévole qui nous explique le principe du parcours jalonné de panneaux portant le nom de tous les vents du monde. Il nous indique que les premiers instruments que nous rencontrerons sont des instruments venus de Chine. Effectivement, le parcours commence par une sorte de tonnelle ornée d’instruments en forme de calebasses qui vibrent au vent. C’est un passage qui nous introduit dans le site. Il occupe un peu la même fonction que les Ponts de la Pluie et du Vent que j’ai vu chez les minorités Dong et Miao. Nous nous promenons à travers les violoncelles harmoniques, les tambours vibreurs, les moulins-glockenspiels, les hélices-sirènes, les boîtes à musique giratoires, les épouvantails balinais, les tepees chromatiques, les graals pentatoniques, les arcs sonores, les arbres à flûtes. Nous posons l’oreille sur des poutrelles métalliques qui amplifient les sons, nous enfouissons la tête dans des sortes de chapeaux où le vent résonne. Un peu partout, il y a des sièges, des transats sur lesquels le promeneur-auditeur peut se reposer, fermer les yeux et écouter le vent qui joue avec les instruments. Nous passons au pied de petits personnages animés par le vent. Ils viennent, je crois de Bali, mais nos amis nous disent que l'on trouve les mêmes en Chine. On peut les voir plus particulièrement pendant la fête du Printemps. L’Asie est décidément très présente puisque nous voilà maintenant au milieu d’un champ de sifflets-bambous.

Tous ces instruments mis en perspective avec la mer et les îles composent de beaux tableaux qui auraient certainement ravis un Salvador Dali. Nous passons de l’autre côté de la colline pour découvrir la rade de Marseille et le petit port des Goudes. Nous rejoignons le lieu du pique-nique. Certes les éléments ne sont pas vraiment avec nous. Eole est timide, la lune se cache derrière les nuages et nous avons même quelques gouttes de pluie. Mais une fois de plus la bonne humeur sauve tout et Cui Dan fait rire tout le monde en nous racontant les espiègleries de son enfance. Bientôt nous nous levons, un peu endoloris car les rochers sont un peu durs à nos fondements, pour aller voir le spectacle nocturne. De petites lanternes bordent maintenant le chemin qui semble conduire dans un domaine mystérieux où se déroulerait une fête étrange. Voici un paysage romantique qui va bien sûr donner lieu à de nombreuses photographies, face à la mer, les cheveux dans le vent. Le long du chemin se sont maintenant positionnés des musiciens-comédiens qui improvisent avec le vent. Un petit homme au chapeau fait des vocalises et virevolte dans tous les sens, des musiciennes jouent du trombone à piston. Mais celui que j’ai préféré c’est un violoncelliste qui harmonisait parfaitement son instrument avec la brise légère du crépuscule. Les lumières de la ville sont maintenant éclairés offrant un beau spectacle.

Mais il est temps de repartir. Je freine un peu l’ardeur de nos amis prêts à repartir à pied. En arrivant à la Madrague Ludivine nous révèle qu’elle a, non loin, un refuge face à la mer où elle vient quelques fois. Elle nous invite à venir la rejoindre un jour. En passant sur le pont qui domine le Vallon des Auffes, je lui montre le restaurant « Chez Jeannot » en lui disant que nous pourrions venir un soir avec la chorale. « Quand ? Quand ? » me dit-elle.

Nous voilà sur le Vieux-Port. Nous regardons notre image dans le plafond de verre installé sur le quai et nous prenons une photo de groupe.

A mardi, les amis, pour ceux qui restent, et bon voyage, bonne continuation, pour ceux qui partent ou sont déjà partis.
Jean-Louis

3 commentaires:

Françoise a dit…

On se croirait avec vous! Merci! Ce devait être une super sortie, et puis avec l'enthousiasme de nos amis, tout devient une fête!
Je relirai cet article car j'ai déjà oublié la plupart des noms d'instruments.
Mais il manque des photos, est-ce normal?
Je m'apprête à faire aussi un - beaucoup plus court - reportage sur des Chinoises et une Marseillaise à Paris, à suivre...

Claude et nicole a dit…

Vive MP2013 et sa creativite

van a dit…

c`est joli