mercredi 31 juillet 2013

Ecouter la mer au Frioul




Cher lecteur botaniste pouvez vous nous dire quelle est cette mystérieuse plante du Frioul ?

Notre chorale m’a toujours fait penser à la petite bande chère au héros de A la Recherche du Temps Perdu que le narrateur compare à ces organismes marins primitifs que sont les polybiers. Comme les sporades du « pâle madrépore» les membres de notre chorale peuvent se disperser, mais il en vient toujours de nouveaux et elle demeure là, toujours aussi vivante, pour nous communiquer son énergie.

Ce mardi c’est une « petite bande » presque entièrement renouvelée, vacances obligent, qui embarque à bord du « Henri-Jacques Espérandieu » pour aller écouter la mer au Frioul. Nous nous mettons à l’avant du bateau. Les membres d’équipage ferment les portes des cabines et nous préviennent : « Il y a du vent. La mer risque d’être un peu forte. Vous allez être mouillés ». Effectivement, une fois la digue à la mer dépassée, le bateau se met à tanguer et lorsque nous piquons du nez, nous embarquons quelques petits paquets de mer à la grande joie de nos amis. Nous laissons le château d’If sur notre gauche et bientôt nous arrivons au petit port de l’archipel.

Cela fait plus de vingt ans que je n’avais pas visité cette ile, je suis content d’y revenir. Nous prenons une petite route à droite du port en direction de la plage de Sainte Estève. Le paysage est un peu austère. Nous longeons d’anciens pavillons à demi ruinés. Sans doute d’anciens établissements sanitaires. Une maigre végétation borde la route : des petits palmiers, des cactus et des muriers platanes dont nous cueillons quelques fruits : délicieux ! Nicole nous explique que ces arbres sont nombreux en Arménie. Avec les mures ont fabrique un alcool fort que j’espère bien goûter un jour. Nous rencontrons aussi souvent une plante que nous n’avons pas su reconnaître. Elle est formée d’une tige élancée couronnée par quelques grappes de fruits ou de fleurs. Peut-être un de nos lecteurs, savant botaniste, pourra t-il nous en dire le nom. Bientôt la route s’élève et le paysage devient plus riant. Nous prenons une photo de groupe sur une petite esplanade avec le Château d’If en toile de fond.

Mais voici la plage. A peine avons-nous installé les serviettes que Fan Lu, très en forme, est déjà dans l’eau. Elle nage longtemps jusqu’aux bouées jaunes qui délimitent la zone de baignade. Les autres nageurs sont un peu plus réservés. Le mistral a refroidi la mer et les galets sont durs aux pieds. Pour le pique-nique, Nicole propose de se mettre à l’autre extrémité de la plage restée au soleil. Nos amis partent à la recherche des oursins, des arapèdes et des crabes. Et nous chantons. Mais il faut bien rentrer. Nous allons acheter des glaces dans le petit établissement qui domine la plage. La marchande est en train de fermer. Mais elle nous dit « vous chantez tellement bien que je ne peux rien vous refuser ». Elle est gentille.

Sous la conduite de Nicole, nous prenons un autre chemin pour le retour. Nous gravissons la colline en direction du fort de Rappenau. Nous découvrons l’autre versant de l’ile. Les collines du Rôve et de L’Estaque. Nous comptons cinq viaducs. Nos amis escaladent les rochers. Ils veulent assister au coucher du soleil. Fan Lu déchainée chante « Ecouter la mer ». Nous guettons le rayon vert et peut-être nous l’apercevons. Nous reprenons notre route à travers les anciennes fortifications. Nous sommes à quelques encablures du centre de Marseille et c’est déjà un autre monde. Nous rejoignons le port en dévalant un petit pierrier.

Comme à l’aller nous nous asseyons à l’avant du bateau. Une des caractéristiques, j’allais dire une des forces de notre chorale, c’est qu’elle n’intimide personne et les autres passagers n’ont pas peur de chanter avec nous. Le sympathique capitaine de « L’Edmond Dantes » vient même, un moment, battre la mesure.
Pour mieux goûter le vent de la mer et la beauté de la nuit, Fan Lu s’est installée à l’extrême pointe du bateau comme les figures de proue des anciens navires. Je lui laisse le mot de la fin « lorsque je sors avec Chinafi, j’oublie toutes mes préoccupations ».
Jean-Louis

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je crois que c'est une Agave Americana
gaoxiao

Jean-Louis a dit…

Merci cher Gaoxiao. Nous sommes heureux de te retrouver sur notre blog.
Je viens de consulter Wikipedia et j'ai trouvé une photo de l'agave americana qui correspond effectivement à la plante du Frioul.

L'encyclpédie ajoute : "L'agave américain atteint 2,5 m de hauteur. Ses feuilles de couleur vert bleuté sont dures, épaisses, épineuses sur les bords et au sommet. Elles atteignent jusqu’à 2 m de long et sont disposées en large rosette. Les extrémités de ses feuilles sont recourbées vers le bas. Sa floraison, unique, jaune et verte, en épis, se produit en été au bout de quarante à soixante ans et dure près d'un mois, attirant de nombreux insectes1. La tige florale atteint 7 à 8 m de hauteur avant de s'effondrer au vent par épuisement de la plante, qui meurt alors en laissant, comme tout au cours de sa vie, de nombreux drageons."


Cher Gaoxiao, tu veux te joindre à nous un mardi tu es le bienvenu.
Jean-Louis

Nicole a dit…

Un moment très agréable, une île à 2 (pas!!)encablures de Marseille et dont certaines criques sont restées très sauvages.
Nous pourrions envisager une rando pour découvrir d'autres beautés cachées du Frioul.