dimanche 18 décembre 2016

Kumarajiva, Oscar Wilde et le thème de la Vacuité


Moine voyageant  le chasse mouche
à la main, des manuscrits sur le dos,
en compagnie d’un tigre

Je voudrais, aujourd’hui, proposer une approche du thème de la Vacuité. C’est une notion importante du bouddhisme, mais c’est aussi, à mon avis, une des plus difficile à saisir tant elle est éloignée de nos habitudes de pensée. Il me semble pourtant que toutes notions, même les plus complexes, même les plus éloignées de nos modes de pensée peuvent être approchées d’une manière simple dans des récits aussi passionnants que des romans policiers ou des contes de Noël, sans rien enlever au sérieux de l'étude..

Aborder le thème de la Vacuité n’est pas un simple jeu de l’esprit susceptible d’intéresser seulement quelques adeptes du bouddhisme. C’est, nous le verrons, la possibilité de mieux comprendre certains aspects de la pensée chinoise. C’est aussi l’occasion de nous interroger  sur certaines de nos attitudes. En effet, pour un bouddhiste, ignorer la vacuité des choses c’est se comporter comme un enfant qui, se piquant à une aiguille, dirait : « cette aiguille est méchante ».

Aborder le thème de la vacuité des choses c’est rencontrer des personnages aussi remarquables que Kumarajiva (vers 344-413) certainement un des plus grands traducteurs des textes bouddhiques en chinois  ou encore Oscar Wilde qui déclarait que les brouillards n’existaient pas à Londres avant que Turner ne nous apprit à les voir. C’est partir pour des voyages merveilleux qui nous conduiront de l’Inde à la Chine en passant par le Cachemire, l’ancien royaume de Kucha et l’antique Shale.  C’est se mêler aux caravanes de la soie pour suivre une princesse kuchéenne et son fils de douze ans se frayant un chemin par les passes glacées du Pamir ou de l’Hindukush. C’est se délecter de la saveur des mots tels que Prajna-paramita (perfection de la sagesse). C’est la joie de comprendre une pensée étrangère et en retour la sienne propre. C’est écouter de nombreux récits ou l’Histoire se mêle aux légendes. Bref, c’est prendre un plaisir extrême comme si Peau d’âne nous était conté.

A suivre,
Jean-Louis

PS les sources de ces articles sont essentiellement :
50 grands maîtres du bouddhisme chinois de Christian Cochini (Institut Ricci). Edition Bayard.

Histoire de la pensée chinoise d’Anne Cheng, Points Essais

2 commentaires:

le blog de chinafi a dit…

Quel plaisir de commencer le semaine par la lecture d'un bel article.
Merci
Nicole

Françoise a dit…

Merci, c'est fort intéressant et mériterait d'être plus largement partagé.