Moine voyageant le chasse mouche
à la main, des manuscrits sur le dos,
en compagnie d’un tigre
Je
voudrais, aujourd’hui, proposer une approche du thème de la Vacuité. C’est une
notion importante du bouddhisme, mais c’est aussi, à mon avis, une des plus
difficile à saisir tant elle est éloignée de nos habitudes de pensée. Il me
semble pourtant que toutes notions, même les plus complexes, même les plus
éloignées de nos modes de pensée peuvent être approchées d’une manière simple dans
des récits aussi passionnants que des romans policiers ou des contes de Noël, sans rien enlever au sérieux de l'étude..
Aborder
le thème de la Vacuité n’est pas un simple jeu de l’esprit susceptible d’intéresser
seulement quelques adeptes du bouddhisme. C’est, nous le verrons, la
possibilité de mieux comprendre certains aspects de la pensée chinoise. C’est
aussi l’occasion de nous interroger sur certaines
de nos attitudes. En effet, pour un bouddhiste, ignorer la vacuité des choses c’est
se comporter comme un enfant qui, se piquant à une aiguille, dirait :
« cette aiguille est méchante ».
Aborder
le thème de la vacuité des choses c’est rencontrer des personnages aussi remarquables que
Kumarajiva (vers 344-413) certainement un des plus grands traducteurs des
textes bouddhiques en chinois ou encore
Oscar Wilde qui déclarait que les brouillards n’existaient pas à Londres avant
que Turner ne nous apprit à les voir. C’est partir pour des voyages merveilleux
qui nous conduiront de l’Inde à la Chine en passant par le Cachemire, l’ancien
royaume de Kucha et l’antique Shale. C’est
se mêler aux caravanes de la soie pour suivre une princesse kuchéenne et son
fils de douze ans se frayant un chemin par les passes glacées du Pamir ou de l’Hindukush.
C’est se délecter de la saveur des mots tels que Prajna-paramita (perfection de
la sagesse). C’est la joie de comprendre une pensée étrangère et en retour la
sienne propre. C’est écouter de nombreux récits ou l’Histoire se mêle aux
légendes. Bref, c’est prendre un plaisir extrême comme si Peau d’âne nous était conté.
A
suivre,
Jean-Louis
PS
les sources de ces articles sont essentiellement :
50 grands maîtres du
bouddhisme chinois de Christian Cochini (Institut
Ricci). Edition Bayard.
Histoire de la pensée
chinoise d’Anne Cheng, Points Essais
2 commentaires:
Quel plaisir de commencer le semaine par la lecture d'un bel article.
Merci
Nicole
Merci, c'est fort intéressant et mériterait d'être plus largement partagé.
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