Je
voudrais vous parler aujourd’hui d’un roman que j’aime beaucoup comme l’aiment,
d’ailleurs, pratiquement tous les Chinois. Il s'agit du Rêve dans le Pavillon Rouge.
Par
où commencer ? Le mieux c’est peut-être de vous dire quel est mon
personnage préféré.
Il
s’agit de Lin Dai Yu qui est l’héroïne du roman. Je l’aime d’abord à cause de son
prénom Dai Yu (黛玉) qui signifie Jade sombre. « 黛 » était utilisé dans les temps anciens pour souligner les
sourcils. C’est un mot très beau, utilisé dans beaucoup de poèmes. Il évoque
beaucoup de choses pour les Chinois. De nos jours, ce mot a été utilisé pour
traduire pour traduire la marque « ESTEE LAUDER » qui se dit : 雅诗兰黛. <雅> ( YA)
est élégant, 诗(SHI) est poème, 兰(LAN)est
l’orchidée. Les quatre mots sont trop élégances.
Lin
Dai Yu est belle, fidèle, sincère, sensible et très érudite. Elle est née à
Suzhou, une belle ville du sud de la Chine, connue pour ses jardins et ses
poètes.
Le destin de Lin Dai Yu est tragique. Dans la Chine ancienne, le
mariage des enfants était décidé par la famille. Elle n’épousera pas celui
qu’elle aime.
J’aime beaucoup aussi la troisième Demoiselle Printemps.
Je vous dirai pourquoi dans un prochain article.
3 commentaires:
Jacques Dars raconte quelque part (je n’ai pas retrouvé les termes exacts de l’anecdote) qu’un jour, à Shanghai, il parlait avec un garçon de café du « Rêve dans le Pavillon Rouge ». Le Chinois s’enflamma et lui déclara que, n’ayant pas baigné dès son enfance dans la culture chinoise, il ne pourrait jamais comprendre toutes les subtilités du roman. Jacques Dars s’émerveilla qu’un livre puisse encore déchainer autant de passion.
Cette passion, je l’ai retrouvée dernièrement chez la jeune génération en raccompagnant des membres de notre chère chorale à leur station de métro. Nous avions un peu de mal à trouver un sujet de conversation jusqu’à ce que nous abordions le « Rêve dans le Pavillon Rouge ». Et là ce fut l’enthousiasme.
Je dois avouer que j’ai un peu de mal à comprendre un tel enthousiasme. Certes, j’ai beaucoup aimé le livre et je ne peux qu’en recommander la lecture. On a souvent comparé le Rêve à une encyclopédie sur la Chine. Et il est vrai qu’en lisant ce roman on apprend beaucoup de choses sur ce pays. Mais peut-être, le garçon de café de Jacques Dars avait-il raison au moins en ce qui me concerne, je sens bien que je ne peux pas comprendre la plupart des subtilités du livre.
Je ne suis pas en train de dire qu’un Français ne peut pas comprendre la culture chinoise. Mais il est vrai que le caractère « 黛 » ne me dit rien alors qu’il évoque apparemment beaucoup de choses pour un Chinois. L’article de Yanting est, à ce sujet, très éclairant. Il est remarquable que le premier motif pour lequel elle aime Lin Dai Yu est son prénom et tout ce qu’il lui évoque. Cette importance accordée aux noms est manifestement une caractéristique de la langue et de la culture chinoise que l’on retrouve moins dans la culture française. On comprend mieux l’importance de la traduction des marques étrangères en chinois.
Merci Yanting pour ce bel article. Nous attendons impatiemment la suite.
Jean-Louis
Quelle joie de lire ton bel article chère amie.
Il y a quelques années j'ai le souvenir d'une conférence préparée par 3 amoureux de ce roman, peut être pourrions nous en reparler ensemble.
Et puis, comme je suis tenace je remets en avant mon projet de comédie musicale tirée du Rêve, certes pour la beauté des noms mais aussi pour les costumes.
Merci à Yanting et Jean-Louis, leur collaboration promet d'être fructueuse. Vivement la suite...
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