dimanche 27 juin 2010

En guise de conclusion à la conférence Matteo Ricci


Quelques éléments pour poursuivre la réflexion engagée lors de la conférence sur Matteo Ricci.
Au cours du colloque « L’Echange des savoirs entre la Chine et l’Europe au temps de Matteo Ricci », organisé à Paris par l’UNESCO les 27 et 28 mai 2010 que j’ai suivi très partiellement, j’ai pu noter ces quelques points :
D’abord pour compléter les questions posées sur l’impact actuel de Matteo Ricci en Chine, la vision des intellectuels chinois : après une position officielle communiste considérant Matteo Ricci et ses compagnons comme une avant-garde colonialiste, il est confirmé que le discours actuel est beaucoup plus positif, décrivant cette époque comme un âge d’or des relations sino-occidentales. Matteo Ricci est mentionné dans tous les manuels scolaires avec une évaluation favorable de son œuvre dans tous les domaines.

J’ai aussi retenu des interventions reliant cette 1ère phase des échanges Chine-Occident avec les questions de globalisation et mondialisation : Pour certains penseurs chinois, l’entrée de la Chine dans un monde globalisé a commencé avec le choc culturel provoqué par Matteo Ricci, sur les plans de la pensée, des savoirs et des croyances.
Dans sa contribution, Pierre Morel, Ambassadeur de l’Union européenne pour l’Asie centrale intitulée «Quelques leçons de Matteo Ricci pour le XXIe siècle» a insisté sur la grande leçon de l’échange des savoirs, le respect mutuel entre civilisations, la mise à égalité, appelant à sortir de la «prison mentale de l’arrogance et du complexe» et considérant que l’on entre maintenant dans une 2ème phase de la mondialisation qui n’est plus pilotée par le monde occidental.
Un rapprochement a été fait aussi avec un autre grand jésuite et philosophe, Pierre Teilhard de Chardin qui fut le 1er à établir une carte géologique complète de la Chine ; on se rappelle – du moins, je l’espère ! – de l’extrême importance de la géographie et de la cartographie dans les apports de Matteo Ricci décrivant une terre sphérique, et non plus plate et carrée, où aucun pays ne peut être au centre, on est bien là encore dans la question de l’unité du monde.

Pour finir, quelques informations : en plus de la présence d’un pavillon Matteo Ricci à l’exposition universelle de Shanghai, de la sortie de la version numérique du Grand Dictionnaire, il s’est ouvert - depuis le 11 mai 2010 - un institut Xu Ricci à Shanghai.

C’était une modeste conclusion pour clore l’année de conférences et surtout pour annoncer les perspectives du nouveau cycle. A suivre, très bientôt, sur vos écrans.

Françoise

1 commentaire:

Jean-Louis a dit…

Cela fait plaisir de relire le nom de Pierre Teilhard de Chardin, quelque peu oublié de nos jours.
Je le connaissais comme paléontologue et théologien. Il a découvert le sinanthrope. Ses conceptions hardies lui valurent quelques problèmes avec la hiérarchie de l'Eglise. ll dut se soumettre selon la formule "perinde ac cadaver".
Je ne savais pas qu'il fut aussi géologue.
Merci pour cet article.
Jean-Louis